Les Envoyés
Carte des envoyés Cevaa 2021
Ils ont laissé leurs habitudes et quitté le contexte de leur pays et de leur Église, pour aller à la rencontre d'autres manières de vivre et d'autres manières d'exprimer la foi au sein de la Communauté.
Cinq au cours de l'année, ils sont désormais en cette fin 2021 au nombre de 3. Trois envoyés immergés dans un contexte très différent du leur pour en comprendre les enjeux et les défis, pour apporter leur propre regard, pour aller à la rencontre d'une ou de plusieurs communautés, avoir un rôle d'aumônier ou tout simplement pour enseigner...
La Cevaa, c'est 35 Églises implantées dans 24 pays : un ensemble d'une richesse incomparable en termes de diversité de cultures et de communautés ecclésiales, qui s'appuie sur une histoire commune. Dans cet ensemble, les envois de personnes représente le «deuxième cœur» de la Cevaa (le premier étant l'Animation Théologique).
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C'est la mission de partout vers partout.
C'est la mission par la rencontre de l'autre, par le partage des expériences, par l'interpellation mutuelle.
Les envoyés, lettres vivantes des Églises aux Églises
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« Notre vie communautaire est un don de Dieu. Nos différences sont un signe de sa plénitude. Nous avons besoin les uns des autres pour nous encourager dans les soucis et les joies, pour porter ensemble nos rêves et notre espérance. Ainsi, nous allons à la rencontre des autres dans l’attente de la réconciliation de l’humanité et de la création » (charte de la Cevaa). |
Ainsi que l'a rappelé l'Assemblée générale de la Cevaa de Torre Pellice, en octobre 2012, les envoyés « sont comme des lettres vivantes que les Églises s’envoient les unes aux autres. Ils donnent un visage à la mission. Ils représentent l’altérité nécessaire qui évite à une Église de se replier sur elle-même ». Pour autant, le cadre dans lequel se placent ces envois a pu évoluer au fil du temps : actuellement, « la durée des envois a tendance à diminuer et leur nature se diversifie : plus seulement des pasteurs ou des techniciens, mais des groupes de jeunes, des chorales, des conseils de paroisses. »
Envois longs et envois courts
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« Je dirai que les missions ne sont pas seulement un partage de ressources humaines et techniques. Il y a aussi un trésor immense qui doit profiter à toute la communauté CEVAA : les rencontres entre les différentes cultures » (Rija Rabemananjara, FJKM - Madagascar, envoyé Cevaa auprès de l’Église Protestante Méthodiste au Bénin - EPMB). |
La question des échanges et des rencontres constitue un des sujets prioritaires de réflexion au sein de la communauté depuis de nombreuses années pour ne pas dire depuis la mise en place de la Cevaa. Il s'agissait surtout, à l'origine, d'envois de pasteurs sur des durées longues. La Cevaa encourage en effet les envois longs (4-6 ans) du fait de l’enrichissement que ceux-ci apportent à la communauté. Ces envois longs intègrent les programmes missionnaires bien définis par les Églises.
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Le pasteur Alain Monnard, envoyé à l'île Maurice, lors d'un culte © Axel Derricks |
C'est à partir de 2008 que la Coordination Projets invite à « réfléchir aux modalités de mise en œuvre d’envois courts », en soulignant que « l’objet premier des échanges de personnes dans la Cevaa (est) de permettre que les membres des Églises se rencontrent ». Un peu plus tard au cours de la même année, l’Assemblée Générale de Neuchâtel parle des échanges comme du « deuxième cœur de la Cevaa » et en donne quelques lignes directrices : « Au cœur de la Cevaa réside la volonté des Églises membres de former une communauté de rencontre et de partage pour agir au service de l’Évangile de Jésus-Christ. »
Ainsi que le souligne Laura Casorio, Secrétaire exécutif du Pôle projets et échanges de personnes de la Cevaa, la dynamique « naît du besoin exprimé par une Église de réaliser une partie de sa mission avec la participation d’une autre Église à travers l’échange d’une personne (accompagné par sa famille, le cas échéant). » Elle note encore que « ce qui a été encouragé au cours des dernières années est une dimension de l’échange dans un sens très vaste (en termes de distances kilométriques, culturelles, linguistiques…), une des différentes manières de la Cevaa de relever le défis de son utopie. »
L'expérience vécue au cours de ces envois ne se mesure pas seulement en termes d'échanges de compétences, mais aussi en termes de croissance spirituelle commune. Comme le note encore Laura Casorio, « nous sommes conscients que les envoyés, ainsi que leurs familles, vivent pendant leur mandat une expérience intense pas seulement comme engagement professionnel mais aussi au niveau spirituel et de service. J’ai suivant associé la figure d’un envoyé à celle de la jeune femme qui a décidé de quitter sa famille d’origine (...) pour accompagner sa nouvelle famille (Ruth 2 :11-13) » . Cette nouvelle famille étant en l'occurrence « celle constitué par l’ensemble des Églises en mission, dont nous nous posons comme un instrument »
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