L’Hôpital Protestant Le Bon Samaritain s’engage dans la lutte contre la pandémie

Vous entendez chaque jour des hommes et des femmes inquiets, mais aussi désarçonnés par les informations contradictoires qu’ils reçoivent (par les médias, leurs proches…). Comment abordez-vous le dialogue pour qu’une relation de confiance s’instaure ? 

Daniel Bankole : C’est vrai, être assailli par des informations contradictoires finit par entraîner la confusion totale et peut même favoriser le développement de troubles mentaux.
Comme dans le cas de l’infirme et des apôtres (Actes 3, 1 - 11), c’est par le regard, le geste et la parole que l’on guérit. Le modèle holistique est celui du changement. Il faut sans cesse se demander comment nous pouvons amener les gens à abandonner leurs états psychologiques antérieurs.
Notre rôle consiste d’abord à rassurer en rappelant que le respect des gestes barrières nous protège efficacement de la contamination par le virus Covid-19.
Enfin, nous conseillons à tous nos patients de ne s’informer qu’auprès de sources fiables et de se méfier des nouvelles « sensationnalistes ». Il faut prendre le temps de valider une information reçue.

L’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin, par le biais de l’Hôpital Protestant Le Bon Samaritain, est investie dans le secteur de la santé. Est-ce pour vous un atout pour inviter les populations à adopter les comportements de prévention ?

D.B. En effet, l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin dispose de formations sanitaires dont l’Hôpital Protestant Le Bon Samaritain. Elle dispose aussi d’une aumônerie hospitalière. Elle est donc présente dans le secteur de la santé et y est investie à travers ces structures de santé.
La vie diaconale de l’Eglise est primordiale. Un hôpital mène, entre autres missions, des actions d’éducation et de prévention pour la santé, ainsi que leur coordination. La mission de l’aumônerie répond à l’exhortation de Jésus-Christ : aller vers les malades pour les accompagner spirituellement, c’est-à-dire les visiter, les écouter et les conseiller. C’est la mission diaconale de l’Eglise dans le domaine de la santé.
Cette position est utile pour sensibiliser les populations à adopter des comportements de prévention. La confiance et la responsabilité qu’elle implique sont très fortes.

Les œuvres de l’Eglise, l’Hôpital Protestant Le Bon Samaritain et son ministère qu’est l’aumônerie hospitalière, jouent un rôle majeur auprès des populations en les invitant à adopter les comportements officiels de prévention. Cela s’explique par la disponibilité de la ressource humaine et de la ressource matérielle. La Radiodiffusion de l’Eglise, « Radio Hosanna 90.fm : la voix de l’Espérance » est un atout complémentaire.

La santé ne se conçoit que dans la solidarité. Pensez-vous que le Projet Solidarité-Santé contribue à la stratégie de lutte contre le Covid-19 ?

D.B. La maladie est un état d’affaiblissement physique et psychique qui peut contraindre la victime à une isolation sociale, le plus souvent ressentie comme un poids supplémentaire. Dans cette situation, elle a besoin d’être soutenue par les bien-portants. La solidarité dont nous parlons ici est donc indispensable, elle conduit l’homme à se comporter comme s’il était directement confronté au problème des autres. Sans cela, il faut partir du principe que c’est l’avenir du groupe qui se trouve être compromis. Le Projet Santé-Solidarité répond parfaitement à cette définition de la solidarité. Il apporte un appui aux Eglises membres de la Cevaa qui se trouvent en difficulté pour réaliser leur vision diaconale en matière de santé. Il contribue à la formation du personnel, à l’acquisition des équipements et matériels de travail et à la mise en place des infrastructures adéquates.

Les interventions du Projet Solidarité Santé ont doté l’Eglise d’une structure hospitalière, ici l’Hôpital Protestant Le Bon Samaritain, apte à intervenir efficacement dans une situation comme celle du COVID-19. Il en est de même du ministère de l’aumônerie hospitalière. A ces cadres d’intervention appropriés, s’est ajouté l’appel à l’action, lancé par le Projet Solidarité-Santé envers les structures sanitaires, pour coordonner l’implication dans la lutte contre le coronavirus.

Ces informations sont, en ces temps troubles, précieuses.