Formation interculturelle à l'Institut œcuménique de Bossey
A gauche le pasteur omer Dagan, au centre, la pasteure Laurence Mottier, modératrice de la compagnie des pasteurs et des diacres de l'EPG - Crédit : DR
Le Secrétaire Exécutif de la Cevaa, invité à cette session, a donné, les 05 et 06 novembre 2021 un cours sur le thème : Histoire du Christianisme et sa pluralité dans le monde.
Une contribution en deux volets
Un premier apport, sur la pluralité et les conflits aux origines du christianisme et dans l’histoire de l’Eglise. En effet, Il était nécessaire de donner aux participants et aux participantes un bref aperçu de l’histoire des origines du christianisme et de l’Eglise. Le christianisme apparaît à son début pluriel tout comme le judaïsme. Alors que les chrétiens au Ier siècle sont encore une tendance ou une secte, ces derniers sont partagés en différents courants marquant des tensions et des contradictions : les Judéo-chrétiens et les Pagano-chrétiens.
Un deuxième apport, sur la pluralité culturelle et les divisions dans l’Eglise, en prenant appui sur l'exemple du Bénin. Le christianisme se vit aussi dans la pluralité des cultures. Des exemples significatifs se rencontrent en Afrique. Ce continent a reçu le christianisme à partir de l’Europe, autrement dit, d’une culture qui lui était étrangère. La rencontre n’a pas toujours été sans tensions ni conflits. Dans certains cas, elle conduit à inventer de nouvelles figures chrétiennes. Le pasteur Omer DAGAN s’est intéressé à deux exemples de conflits qui ont eu lieu au sein de l’Eglise Protestante Méthodiste de la Cité de Grâce à Porto-Novo au Bénin, ancien Dahomey. Ces conflits ont abouti à la création de deux communautés méthodistes distinctes : Bodawa en 1901 (pour causes linguistiques entre Yoruba et Gun) et Eledja en 1936 (par suite d’un conflit entre des laïcs dénonçant la mauvaise gestion d’un pasteur. Ces laïcs se verront finalement excommuniés de l’Eglise, parce que vivant aussi sous un régime polygamique).
Les participants et participantes avec les enseignants du cours en Théologie interculturelle qui a eu lieu à Bossey (05-06 novembre) - Crédit : DR
En sortant de sa clandestinité et en se répandant dans l’empire Romain et dans le monde, le christianisme a connu des moments de fragilité qui décrivent son histoire plurielle avec ses différentes branches : Catholicisme, Orthodoxie et le Protestantisme avec toutes ses ramifications. Les facteurs favorisant cette pluralité sont divers. Citons, entre autres exemples : les contentieux doctrinaux et dogmatiques (le déchirement autour de la trinité et sur la personne du Christ) ; les problèmes sur le nombre et la nature des sacrements nécessaires à la réception du salut ; la question de l'autorité et la manière dont elle s'exerce dans et par l'Eglise ; la nature et la reconnaissance des ministères dans l'Eglise ; la place des œuvres dans l'œuvre du salut divin en Jésus Christ ; le parler en langue ; le Leadership et la gouvernance ; les appartenances linguistique et culturelle. Bref, les causes favorisant la pluralité du christianisme sont multiples.
Photo des enseignants : Didier HALTER, Omer Gb. DAGAN et Simon BUTTICAZ - Crédit : DR
Des ateliers pour aller plus loin
Enfin, les participants se sont familiarisés aux questions suivantes en ateliers :
- Quels sont selon vous les facteurs qui amplifient la pluralité du christianisme ?
- En quoi le pluralisme diffère-t-il du relativisme ?
- En quoi la situation du cas des deux communautés créées au Bénin vers les années 1900 est-elle différente des vôtres ?
En marge de sa mission d’enseignement à Bossey, le pasteur Omer Gbokanle DAGAN, a assister avec plaisir le dimanche 07 novembre 2021 au culte de la commémoration de la Réformation qui avait lieu en plein air devant le Monument International de la Réformation. La célébration était placée sous le thème : "Entre mémoire et oubli : retrouver les traces des oublié(e)s et faire entendre leurs voix."
Au centre, la pasteure Laurence Mottier,
modératrice de la compagnie des pasteurs et des diacres de l'EPG - Crédit : DR
Martine DE FELICE, déléguée Cevaa à l’AG 2021 (à gauche) et Myriam Sintado, lors du culte de commémoration de la Réformation, le 07 novembre 2021 - Crédit : DR