Défap : des ateliers pour penser la mission ensemble ! — Communauté d'Églises en mission

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Défap : des ateliers pour penser la mission ensemble !

« Que sera la mission demain ? », c’est la question que le Défap propose de traiter en atelier pour entamer une réflexion sur les nouveaux enjeux de la mission. Ces ateliers, intitulés « les jeudis de la mission » auront lieu un jeudi sur deux, d’avril jusqu’à la mi-juin via Zoom. Rendez-vous le samedi 10 avril pour ouvrir cette série et lancer les réflexions avec le missiologue Jean-François Zorn. En attendant ce premier rendez-vous, la pasteure Florence Taubmann, secrétaire exécutive au Défap, et le secrétaire général du Défap, le pasteur Basile Zouma reviennent sur l’origine et les objectifs de ce projet.

Vous proposez, d’avril à juin, des ateliers par zoom. Pourquoi avoir fait le choix de cette organisation ?

Florence Taubman : Initialement, un forum devait avoir lieu en mai 2020 mais avec les événements sanitaires, il a été repoussé en avril 2021. La situation restant compliquée pour organiser en présentiel ce rassemblement, nous avons pris la décision d’animer des ateliers sous forme de visioconférences…en attendant le rendez-vous en chair et en os, quand nous le pourrons à nouveau.

 

Basile Zouma : La volonté de refondation du Défap a été actée et votée lors de l’Assemblée Générale de 2018. A la suite de cette décision, nous avons mis en place une programmation spécifique, support à la réflexion sur la Mission : un colloque en 2019 intitulé «Vers une nouvelle économie de la Mission : parole aux Eglises » puis un forum en 2020, qui comme l’a évoqué Florence, n’a pas pu être tenu. Nous souhaitions rassembler les partenaires pour échanger sur le rôle du Défap mais également réfléchir en amont sur le sens et l’identité de la Mission à l’heure actuelle.

 

Pour vous inscrire :
https://www.defap.fr/2021/02/22/jeudis-de-la-mission-les-inscriptions-sont-ouvertes/

 

Florence : Nous avons donc eu l’idée, en attendant de pouvoir tenir le forum, d’organiser des ateliers, sur le thème « Chrétien tous ensemble pour le monde, quelle(s) mission(s) partagées », avec pour sous-titre la Mission, un mot, un être un faire.
Au fond de tout ça, il y a aussi l‘écho donné à cette intuition de 1971 : la mission se fait de partout vers partout. L’idée de plus en plus forte et nécessaire, c’est de casser l’opposition, et la distance, entre mission intérieure, appelée couramment évangélisation et une mission qui serait extérieure.

Basile : Cette dynamique commune, du Sud au Nord, d’Est en Ouest…c’est un de nos fondements.

 

Pourriez-vous nous en dire plus sur le choix des axes de réflexion proposés lors de ces ateliers ?

Florence : Pour retravailler la définition de cette nouvelle vision de la mission, nous remonterons d’abord dans le temps. Au commencement, il y a toujours l’histoire. On va revisiter, ensemble, notre passé pour faire la part des choses entre ce qui relève du mythe et ce qui appartient au domaine de la réalité. Une conférence inaugurale sera donnée par Jean-François Zorn, historien et missiologue, ancien Secrétaire Général du Défap, qui réalise depuis plusieurs années un vaste ouvrage sur l’histoire de la Mission.
Ensuite, l’idée c’est de reposer la question fondamentale : pourquoi la mission ? Quels sont ses fondements bibliques et anthropologiques ?
Nous mènerons alors une exploration du terme « mission » à partir de 3 axes, en commençant par la question de « l’universel ».  Parce qu’il y a un envoi vers l’universel de la part de Jésus, vers toutes les nations, mais aussi à destination de toute la création. Et ce message est présent avant même la proclamation de Christ, en Genèse par exemple.
La mission touche à l’universel. Or l’universel est en crise aujourd’hui.
On observe un renforcement du poids culturel, et une montée de la revendication universaliste de certaines cultures. Par exemple, la remise en question des prétentions occidentales à une universalité dont il serait créateur et dépositaire engendre des mouvements parfois violents.

 

 

Retrouvez ici le programme des « Jeudis de la mission » :
https://www.defap.fr/2021/02/10/le-defap-lance-les-jeudis-de-la-mission/

 

 

Flyer des Ateliers de la mission – téléchargeable ici 

 

 

Basile : Et en même temps, ces conflits sont le signe de notre proximité. Ils sont nécessaires.
En paroisse, j’avais coutume de dire à certaines familles, en conflit interne « s’il y a de la haine, c’est parce qu’il y a un lien. Trop serré certes, mais un lien bel et bien existant. » Il y a un espoir, en creux, quand on se donne la peine de penser ces conflits.
La crise que traverse la mission nous permet de comprendre autrement. Là où certains pensent qu’il faut aller sauver les autres, d’autres proposent de plus en plus de changer de point de vue. On peut partager la bonne nouvelle sans penser que l’autre est ignorant.
La parole biblique est une richesse qui donne sens et peut servir à tous. Comment la faire connaître, comment la mettre à disposition, comment la diffuser comme parole de vie ? Comment l’Eglise peut-elle se ressaisir ces questions et les partager à tous les niveaux, national et international.

Florence : Une fois que nous aurons travaillé cette question - en quoi l’universalisme est en crise - nous chercherons en quoi la parole Judéo-chrétienne, et sa vison théologique, peuvent nous apporter des clés pour soutenir l’universalisme auquel on tient. C’est la question de l’homme et de l’individu qui sera alors abordée en second thème par nos ateliers.

 

 « Pour nous ici, pour eux là-bas, et pour faire Eglise ensemble,
la question est : qu’est-ce que c’est être en mission ? »

 

Qu’est ce qui explique ce changement d’approche de la mission ?

Florence : Cette vision de la mission a changé en grande partie grâce au travail des anthropologues. Mais aussi par les rencontres, sur le terrain, qui font bouger les présupposés. Rien ne vaut l’expérience du terrain.

Basile : Il ne faut pas fixer les mots dans leur histoire. Nous devons accepter malgré nous que les mots puissent de temps en temps être, excusez-moi l’expression, re-évangélisés . C’est notre défi, ici, au Défap. Quand on utilise le mot mission, on nous accuse d’être passéistes ou un néocolonisateur. Mais les choses ont bien changé depuis, et c’est dans la rencontre que chacun se déplace.  Les ateliers que nous organisons ici se veulent un mouvement dans ce sens.

 

Quels sont les objectifs de ces ateliers ?

Florence : Sur la forme, ce sera 35 minutes d’intervention puis un travail en groupe, avec une dizaine de personnes par atelier. Nous enverrons les questions deux semaines pour que chacun puisse mener une réflexion en amont et apporter des perspectives à partager.

Basile : On veut stimuler les Eglises. Redéfinir ce qu’est la mission et les objectifs que le Défap doit fixer avec elles. La mission est en élaboration. Elle ne peut pas rester figée.
Ces ateliers sont l’ébauche de nos retrouvailles, en 2022, avec nos partenaires mais aussi tous ceux et celles qui souhaitent travailler ces questions.
Le Defap est un lieu d’expérimentation et d’expertise de la mission, dont le but est de contribuer à la réflexion des Eglises. Alors rencontrons-nous !

 

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