Communiqué CETA sur les meurtres d’écoliers à Kumba - Cameroun
drapeau du Cameroun
La CETA condamne fortement cet acte ignoble. Nous constatons que l'implication d'enfants comme cibles dans le conflit civil en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun constitue une dangereuse escalade de cette guerre. Elle conduira à faire du mal à des innocents qui n'ont aucune idée de l'objet du conflit et qui méritent d'être protégés par toutes les parties au conflit.
Pendant combien de temps le sang d'innocents sera-t-il versé en Afrique en raison de divergences politiques ? L'Afrique doit dire que ça suffit, et apprendre à être en désaccord et à négocier les désaccords politiques sans recourir à la violence et aux effusions de sang.
Nous sommes tous les enfants d'un seul Dieu, et toute vie est sacro-sainte. Personne ne devrait enlever une vie qu'il ou elle n'a pas donnée. Nous appelons toutes les parties au conflit à s'engager sans équivoque à ce que les combattants ne prennent pas les civils pour cible.
Alors même que nous pleurons les personnes tuées, nous appelons le gouvernement du Cameroun à agir le plus rapidement possible pour enquêter sur cet acte odieux, appréhender les auteurs et les poursuivre dans toute la mesure du possible. Le jeu actuel des accusations et des reproches doit cesser immédiatement, et la vérité doit être établie.
Nous constatons une tendance très inquiétante dans ce conflit, où les combattants semblent maintenant avoir accepté des civils innocents comme cibles légitimes. Il y a à peine 8 mois, en février 2020, 22 civils ont été tués à Ngurbah, dans la région du nord-ouest du Cameroun, lors d'une autre attaque flagrante de civils par des hommes armés.
Nous appelons également la communauté internationale, notamment l'Union africaine, les Nations unies et la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale, à prendre note de l'escalade inquiétante du conflit par le biais de la prise pour cible de civils innocents, dans le but de tenir pour responsables les parties qui commettent ces massacres insensés.
Le moment est venu pour ces organes d'intervenir avec plus de force dans la protection des civils, en imposant des sanctions sévères à toute partie au conflit qui prendrait des civils pour cible.
Une fois de plus, la CETA appelle toutes les parties à ce conflit à rengainer leurs épées et à retourner à la table des négociations pour discuter d'un accord de paix mutuellement acceptable. Ce conflit dure depuis trop longtemps inutilement. Nous le répétons, aucune des parties ne peut souhaiter que l'autre s'en aille, et plus ce conflit se prolonge, plus des souffrances sont infligées à des civils innocents pour rien.
La CETA ne se lassera pas de continuer à marcher avec le Cameroun et à engager toutes les parties au nom de la paix, même si nous sommes attristés par la lenteur de la cessation complète des hostilités de la part de toutes les parties, comme cela a été discuté lors de notre récente mission de paix dans ce pays en mars 2020.
Nous continuons à prier pour que Dieu donne la sagesse et le courage à toutes les parties concernées de faire ce qui est juste pour le peuple camerounais qui souffre et pour que la paix règne.
Rév. Dr. Fidon Mwombeki
Secrétaire Général de la CETA
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