Visite au Rwanda : dynamisme et motivation sont au rendez-vous
CFD Rwanda et pasteur MUSABYIMANA, DR
Les docteurs Esperance UWAYITU et Mathilde GUIDIMTI
De nombreux projets sont en cours avec l’EPR, l’Eglise Presbytérienne au Rwanda. Ce séjour a permis de faire le point sur leurs évolutions.
Il fut aussi l’occasion de retrouvailles avec Justine SCHALLER, envoyée de la Cevaa, et de partages avec les membres de l’Eglise. Visites, rencontres et échanges bibliques nous ont donné la possibilité de mieux cerner les activités développées par l’EPR.
Une envoyée satisfaite
Cela fait maintenant presque un an que Justine SCHALLER a pris ses fonctions. Très heureuse de son poste qui correspond parfaitement au cahier des charges initial, elle est encore sous le charme de l’accueil chaleureux que lui ont fait les membres de l’Eglise. Cette dernière apprécie vivement l’appui technique que Justine fournit. L’EPR a le souci de ses envoyés, qu’il s’agisse de Daniel ou de Justine ; on sent une réelle proximité.
Justine SCHALLER, envoyée EPR (DR)
L’établissement de Kirinda, hôpital pilote de l’EPR
Accompagnées par le Dr Espérance UWAYITU, Coordonnatrice des œuvres de santé de l’EPR, nous avons visité l’hôpital de Kirinda. Elle nous a expliqué le fonctionnement du partenariat Etat-structure. Très pertinent, il est en adéquation avec les recommandations de la Cevaa faites au séminaire « Eglise et santé ». L’hôpital a un plan stratégique sur cinq ans, intègre une démarche qualité, des procédures de gestion des risques… Il faut savoir qu’au Rwanda les hôpitaux sont inspectés par le Ministère de la santé tous les ans, et les établissements évalués. L’hôpital de Kirinda est très bien noté et les patients se disent satisfaits à plus de 80% (selon les informations compilées à partir des questionnaires de satisfaction).
A gauche, le médecin chef de l'hôpital de Kirinda ; à droite le pasteur Jonas MUSENGIMANA à l'hôpital de Kirinda (DR)
Nos entretiens avec le médecin-chef, Dr SALATHIEL, ainsi qu’avec l’administratrice et le pasteur-aumônier (Jonas MUSENGIMANA) nous ont permis de noter la bonne gestion de l’hôpital. Les tâches de chacun sont connues et définies dans un cahier des charges et l’ambiance de travail est bonne. Malheureusement, l’hôpital souffre d’infrastructures vieillissantes et n’a pas les moyens financiers d’équiper le nouveau bâtiment dédié au bloc opératoire. Le projet Solidarité-Santé devrait permettre à l’Eglise de s’investir davantage. N’oublions pas la décision du Conseil de Népou : redéfinir la place de l’Eglise et exiger d’elle qu’elle veille à la bonne marche des structures. Moyens humains, techniques, financiers… les attentes sont grandes.
Formation continue
De nombreuses paroisses de l’Eglise sont non pourvues de pasteurs : l’EPR a donc pris la décision de former 60 étudiants au poste d’assistant. Ceux qui le souhaitent pourront d’ailleurs, à terme, être consacrés. La formation, sur trois ans, est diplômante et sera validée à l’issue d’un stage pratique. La Cevaa co-finance ce programme.
Le pasteur MUSABYIMANA devant le "Center for Training and Documentation" (CFD) Rwanda, DR
Une saison intense pour l’EPR
L’EPR a prévu cet été une grande campagne d’évangélisation. Elle se tiendra à Kigali du 3 au 7 août 2016. Au moins 500 000 personnes y sont attendues et seront invitées à réfléchir sur le thème de « La santé des chrétiens ».
L’Eglise prévoit également à court terme d’ouvrir son propre établissement financier, de type banque coopérative. L’objectif premier serait d’octroyer des micro-crédits. La vice-présidente, la pasteure Julie KANDEMA, cherche d’ailleurs d’autres Eglises membres ayant déjà un établissement financier, pour préparer au mieux le projet. Avis à ceux qui souhaitent échanger avec elle !
Pasteure Julie KANDEMA, vice-présidente de l'EPR (DR)
Cette Eglise nous a beaucoup impressionnées par la qualité de l’accompagnement des fidèles. On perçoit un élan de reconstruction où la réconciliation n’est pas un vain mot. Des groupes de femmes, sous la direction de la pasteure Rose-Marie IBYISHAKA, déléguée à l’Assemblée générale, font un formidable travail de déconstruction des tensions ethniques à travers des animations d’ateliers, de forums, de causeries… Leur expérience pourra, nous en sommes sûres, servir à d’autres Eglises de la Communauté.
Enfin, lors de notre dernier jour de visite, le pays a connu des inondations sans précédent. L’Eglise s’est mobilisée pour venir en aide aux personnes les plus fragiles. Nous sommes ici de tout cœur avec eux. Que le Seigneur bénisse l’Eglise et le Rwanda.
Anne-Sophie MACOR
Mai 2016