Les Coordinations, «une fenêtre sur la réalité des Églises»
Méditation matinale avant le début des travaux des Coordinations- janvier 2019 © Cevaa
Vous avez travaillé toutes les deux au sein d'une Coordination différente : qu'est-ce qui vous a le plus marquées dans cette semaine de travail ?
Tünde Lamboley : J'assistais aux réunions de la Coordination Animations. J'ai d'abord été marquée par le sérieux des participants, des délégués des Églises ; frappée de voir à quel point ils prennent à cœur d'évaluer la pertinence de tel ou tel dossier, de voir s'il rentre ou pas dans les critères de la Cevaa. Qu'il s'agisse d'une session de formation de pasteurs, de demandes de bourses, chacun essaie de comprendre vraiment la genèse des dossiers et de les mettre en perspective, en lien avec la situation de l'Église concernée. Tout le monde a mesuré l'importance de ces échanges et du fait qu'un dossier serait au bout du compte recommandé, ou pas, par la Coordination. Ce n'est pas anodin de se laisser ainsi traverser par les aspirations d'Églises de pays si éloignés, qui connaissent des contextes si variés, avec une telle diversité de cultures... J'ai un peu eu l'impression d'avoir voyagé en même temps que j'étudiais de près tous ces dossiers : c'est comme si on ouvrait une fenêtre sur la réalité des Églises. On se retrouve vraiment au plus près de leurs préoccupations.
Laure Daudruy : Moi, j'étais aux réunions de la Coordination Projets et échanges de personnes. C'était ma première participation, ce qui m'a permis de voir un peu mieux comment la Cevaa fonctionne en interne, alors que j'en avais jusqu'à présent une vision plutôt extérieure. L'étude des divers projets m'a permis de voir toute la variété des Églises de la Communauté. Ils se situaient aussi bien dans le domaine de la santé, que de la construction de bâtiments, ou des échanges de personnes... Avec des montants aussi très variables. Le travail avait été bien préparé en amont, avec des dossiers très complets ; et chaque projet a été bien présenté, au moment des coordinations, par Anne-Sophie Macor, responsable du pôle, qui le remettait dans le contexte de l'Église concernée. Nous avons eu de bons échanges ; l'apport des uns et des autres a été enrichissant, avec des conceptions très variées, qui permettent là aussi de mesurer toute la diversité des Églises de la Cevaa.
Quel ont été votre rôle, et les lignes directrices de votre travail ?
Pour aller plus loin : |
Tünde Lamboley : Nous étions présentes en tant qu'invitées, au nom du Défap (le service missionnaire des Églises de France) ; je pense que c'est une position dans laquelle on peut surtout apporter un regard complémentaire sur certains dossiers, et sur certains pays avec lesquels nous sommes aussi en relation. Et les échanges avec les autres délégués sont toujours très riches ; j'ai ressenti comme un privilège le fait de pouvoir partager avec des représentants d'Églises aussi diverses.
Laure Daudruy : Comme c'était ma première participation, j'étais surtout à l'écoute, avec des interventions ponctuelles sur des Églises ou des projets que je connaissais un peu mieux. D'autres membres de la Coordination étaient là pour la troisième année, et ça se sentait nécessairement dans la qualité des échanges. Certaines Églises auraient peut-être besoin de plus d'accompagnement dans la conception de leur projet. Il serait aussi intéressant de voir quelles suites sont données au sein des Églises, après la participation d'un de leurs délégués à ces Coordinations.
Quels ont été les contacts avec l'Église d'accueil, l'Église vaudoise d'Italie ?
Tünde Lamboley : Outre l'accueil, qui était très bon, et les visites de représentants de l'Église, qui sont venus nous rencontrer, nous avons pu échanger avec des responsables chargés des activités diaconales. Et nous avons pu parler avec un jeune Camerounais hébergé par la CEVI : il nous a parlé de toutes les épreuves qu'il avait endurées dans son parcours du Cameroun jusqu'à l'Europe, de sa traversée de l'Afrique et de la Méditerranée... C'était une rencontre très marquante ; nous avons tous été frappés par son histoire.
Laure Daudruy : Une pasteure vaudoise, qui est venue nous rencontrer le samedi, nous a aussi parlé des marches qui devaient avoir lieu au cours du week-end dans diverses villes d'Italie pour protester contre la politique actuellement en vigueur dans ce pays concernant les étrangers. Et le dimanche, les membres des Coordinations ont participé à un culte dans une paroisse de l'Église vaudoise.
Propos recueillis par Franck Lefebvre-Billiez,
4 février 2019