Séminaire Jeunesse de Sète : du bon usage des réseaux
Méditation matinale lors du séminaire Jeunesse © Cevaa |
Chaque journée du séminaire Jeunesse commence par un temps de méditation ou de partage spirituel, organisé par une des Églises représentées. En ce vendredi 27 juillet, c'est l'Union des Églises Protestantes d'Alsace et de Lorraine qui en a la charge. Au sein de l'oratoire du Lazaret, les participants sont invités à s'asseoir en petits groupes ; du pain et des verres sont mis à disposition et Nicolas Bedo, de l'UEPAL, donne les grandes lignes de ce temps de partage : ce que j'exprime, je l'exprime en mon nom, non pas au nom d'un groupe ou d'une Église. Tout ce que je dirai de personnel restera au sein du groupe, et n'en sortira pas...
Ces quelques règles de conduite, Anne Roulet les rappelle un peu plus tard dans la salle de conférence : issue de l'EERV (Église Evangélique Réformée du canton de Vaud) et membre de la coordination Projets de la Cevaa, elle est chargée, pour la journée, du thème «Jeunesse et influence des réseaux sociaux». Un domaine dans lequel, précisément, les questions sur ce qui est exprimé, partagé, au nom de qui, dans quel cadre... sont fondamentales et peuvent être sources d'incompréhensions et de difficultés.
Les risques de l'usage non maîtrisé des réseaux sociaux
Pour aller plus loin : |
Chacun est invité, dans un premier temps, à s'interroger sur sa propre utilisation des réseaux sociaux, sur le temps qu'il y consacre. Puis à réfléchir, en groupe, à ces deux questions : Qu'est-ce que cela m'apporte - en quoi cela crée-t-il du lien ? De quoi cela me coupe-t-il - qu'est ce que cela empêche ? On évoque dans un premier temps les avantages : relations facilitées au sein d'un groupe d'amis ou de familles dont les membres sont éloignés, rencontres, moyen de s'informer et de débattre... Puis les réflexions partent sur les risques inhérents aux réseaux sociaux : coupure du réel et isolement... Mise à l'écart de celles et ceux qui ne sont pas sur les «bons» réseaux, image biaisée que l'on donne de soi ou de sa vie... Pression du groupe, voire cyber-harcèlement : des situations qui peuvent aller très loin, ce qu'illustre un clip projeté en plénière, réalisé par l'association suisse Pro Juventute dans le cadre d'une campagne de prévention du suicide des jeunes baptisée «Appel d'air»... Au-delà, l'usage non maîtrisé des réseaux sociaux expose aussi à des risques allant du chantage à l'usurpation d'identité avec extorsion de fonds, aux problème de santé (manque de sommeil par exemple), en passant par la confrontation à des images violentes...
Séance en plénière lors du séminaire Jeunesse © Cevaa |
D'où la nécessité de bonnes pratiques. Rassemblés par Église, les participants s'attèlent à des problématiques particulières : les Églises de Suisse travaillent sur le droit à l'image ; les Français s'attachent au problème de la dépendance ; les Italiens planchent sur la question de l'exclusion de celles et ceux qui sont hors réseaux sociaux... Cette question des bonnes pratiques se voit approfondie après la pause de midi par une présentation de Roger Lasmothey, chargé de mission Jeunesse de la Cevaa, titrée «Technologies de l'information et de la communication et vie chrétienne». Avec, pour quelques grands sujets concernant les réseaux sociaux, des références bibliques utiles : pour la protection de la vie privée, Proverbes 10:19 («Celui qui retient ses lèvres est un homme prudent») ; pour la réputation sur internet, Proverbes 22:1 («Bonne renommée vaut mieux que grande richesse») ; concernant les relations sur les réseaux sociaux, Proverbes 13:20 («Qui chemine avec les sages sera sage»)...
La présentation se conclut par un exercice : réfléchir à la question de l'affichage du statut de chrétien sur les réseaux sociaux. Est-ce souhaitable ? Deux groupes se voient chargés de plaider pour, deux autres contre, avant une confrontation des arguments en plénière. L'objectif étant là, non de définir une ligne de conduite, mais d'inciter chacun à s'ouvrir aux arguments des uns et des autres, en évitant les positions standardisées. Et ne pas oublier qu'avant d'être une affaire de technologies nouvelles, les réseaux sociaux impliquent des individus bien réels. Avec toute leur épaisseur humaine, leurs convictions, leur vision du monde.
Franck Lefebvre-Billiez