Séminaire Jeunesse de Sète : ce que nous apprend la femme adultère — Communauté d'Églises en mission

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Séminaire Jeunesse de Sète : ce que nous apprend la femme adultère

Cette riche semaine de formation et d'échanges, à laquelle participent des responsables Jeunesse d'une dizaine d'Églises de la Cevaa, aborde des thématiques au cœur des préoccupations des jeunes. Tout en préservant la liberté de ton et la spontanéité des échanges. Exemple avec la thématique de la journée du jeudi 26 juillet : «Jeunesse et sexualité», introduite par le récit de la femme adultère dans l'évangile de Jean.
Les participants du séminaire Jeunesse croisant leurs réflexions en commun après les travaux de groupes © Cevaa

Bibles ouvertes sur les tables, ou tenant à la main une feuille imprimée comportant l'extrait biblique choisi, les participants se sont divisés en petits groupes à l'extérieur de la salle de conférence. Nous sommes le jeudi 26 juillet, au Lazaret, à Sète, en plein milieu du séminaire Cevaa des Responsables et Animateurs Jeunesse pour la région Europe. La thématique de la journée, animée par la pasteure Tünde Lamboley, du Défap, est celle de «Jeunesse et sexualité». Au cours de la matinée, les participants ont eu à travailler sur le récit de la femme adultère dans l'évangile de Jean (Jean 7: 53 à Jean 8:11). Il leur a été demandé de le mettre en scène sous une autre forme. Certains l'ont traduit en sketch, en BD, voire en le jouant comme un spot publicitaire. Désormais, il s'agit d'analyser le texte biblique proprement dit.

Dans la chaleur étouffante de ce milieu d'après-midi, les propos s'échangent à mi-voix. Comment qualifier l'attitude et les paroles du personnage principal de ce récit ? Que nous apprennent le rythme du texte (ce sur quoi il met l'accent, ce qu'il évoque sans s'y arrêter), ainsi que l'évolution de l'intrigue ? Quelles transformations s'y font jour, et à travers quelles étapes ? En quoi ce récit parle-t-il de sexualité ?

La semaine est dense pour les participants, au nombre d'une vingtaine, représentant une dizaine d'Églises membres de la Cevaa - outre celles du programme Mosaïc - et venus de Suisse, de France et d'Italie. Avant «Jeunesse et sexualité», les journées précédentes étaient consacrées à des thèmes comme «Jésus aussi avait une famille» et «Le rôle de la Jeunesse dans une société, un peuple». Dans la salle de conférence, un tableau noirci d'annotations et des posts-it remplissant un paperboard témoignent des travaux du début de la semaine. Les soirées donnent lieu à des présentations des diverses Églises, et notamment de leurs dynamiques Jeunesse. L'ensemble de cette riche semaine de formation et d'échanges étant placé sous le titre «Jeunesse, Évangile et cultures dans un monde en mutation».

Sexualité, jugement, influence de la loi

Pour aller plus loin :

Pour l'heure, Tünde Lamboley donne le signal de la fin des travaux de groupes ; on réunit des chaises en cercle, cherchant la fraîcheur sous les platanes, pour mettre en commun les réflexions. Les remarques et les questions se croisent : sur l'attitude de Jésus (en se baissant, crée-t-il un espace, un vide laissant les pharisiens face à celle qu'ils veulent condamner ? Leur manque-t-il de respect ?), sur les implications du châtiment lui-même... Et dans ce récit sur l'adultère, on ne parle que de la femme : où est l'homme ? S'est-il enfui ? Serait-il caché parmi la foule - voire même, serait-il parmi les accusateurs ? Tünde Lamboley aiguille les échanges par ses questions : «Qui est adultère dans ce texte ?», demande-t-elle. «Les pharisiens, répond un participant, parce qu'ils sont dès le début dans la tromperie». Insensiblement, les échanges évoluent : on parle des différences entre mariage d'amour et mariage arrangé ; de ce que signifie la fidélité dans le mariage... «Ce texte, note Tünde Lamboley, nous parle non seulement de sexualité, mais aussi du jugement des autres, et de l'influence de la loi - celle de la Bible, de la société, de notre environnement...» Et pour montrer les différences des représentations de ce récit biblique, elle distribue au groupe une série de reproductions de tableaux ayant pour thème la femme adultère.

Tünde Lamboley, du Défap, intervenante au séminaire Jeunesse © Cevaa

Quittant le texte biblique, l'intervenante propose au groupe la lecture d'une interview de la sexologue Catherine Solano. On y parle de découverte, d'altérité... «Catherine Solano, souligne Tünde Lamboley, appelle les choses par leur nom, sans périphrase, et avec des mots justes. J'aime bien ce parallèle qu'elle fait avec la vie, la prière, la spiritualité... Elle place le discours sur la sexualité à un juste niveau.» Cette fois, les débats se déplacent sur des questions de responsabilité, et même de légalité, avec par exemple des comparaisons sur l'âge de la majorité sexuelle en fonction des pays...

L'après-midi s'achève sur une présentation des Églises de Suisse ; entre-temps, Tünde Lamboley a dû repartir vers Paris, saluée par une ovation de l'assistance. Chaque départ donne ainsi lieu à des chants et des prières en groupe. Au menu du lendemain : «Jeunesse et influence des réseaux sociaux».

Franck Lefebvre-Billiez

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