Séminaire AEBA au Bénin : le rapport final
Fiche d'Église : l'EPMB
Séminaire AEBA au Bénin : quand la Bible change les mentalités
Le séminaire AEBA en sons et en images
Présentation des participantes en vidéo
Séminaire AEBA au Bénin : la clôture en images
Quelques-unes des participantes du séminaire AEBA - DR |
Disparités dans l’accès à l’éducation, aux soins de santé ; inégalités dans l’accès à la propriété ; faible représentation dans les instances de décision : dans nombre de sociétés africaines, les femmes restent soumises au pouvoir des hommes. Des inégalités qui s’appuient sur des représentations sociales traditionnelles et qui n’épargnent pas les Églises, au sein desquelles la Bible peut être utilisée et interpétée de manière à conforter cet état de fait. Et ces préjugés sont inculqués aussi bien aux hommes qu’aux femmes ; pour les combattre, il ne suffit pas de les dénoncer, il faut les démonter en profondeur, revenir aux sources de cette vision réductrice de la femme. S’attaquer, aussi, au poids du silence dans des situations dramatiques qui voient trop souvent les femmes isolées, sans recours : en cas de violences, par exemple...
La deuxième session du séminaire d’Animation d’Etudes Bibliques Appliquées (AEBA) pour les femmes des Églises de la Cevaa, de la région Afrique de l’Ouest et du Nord, avait précisément pour but de revenir sur les interprétations erronées de certains passages de la Bible qui ont pu faire croire jusqu’à aujourd’hui que la femme est inférieure à l’homme. Elle s’est déroulée au cours du mois de juillet 2014 au Bénin - plus précisément à Porto-Novo, au Centre Chrétien d’Accueil et de Formation (CCAF).
Les séminaires AEBA ne sont pas des formations destinées à de grands groupes. Il s’agit plutôt de former des formatrices, qui iront elles-mêmes propager une vision plus équilibrée de la femme à travers d’autres séminaires, à travers leur implication dans leurs Églises respectives, à travers leur vie professionnelle et jusque dans leur famille... La formation se fait en trois sessions de deux semaines par an pendant trois années. Après chaque session, une attestation de participation est remise aux participantes. Les techniques d’étude biblique mises en œuvre impliquent une participation active et des travaux de groupes sous plusieurs formes – comme par exemple les travaux « en aquarium », au cours desquels un groupe de huit femmes débat d’un thème précis sous le regard attentif d’une assistance silencieuse ; puis, l’assistance pourra intervenir à son tour pour commenter les travaux qui se sont déroulés devant elle. Les deux thèmes autour desquels les enseignements, les travaux de groupe et les méditations se sont axés ont été « la situation ou la position des femmes » et le « déplacement ».
Des enseignements à mettre en pratique
Pour aller plus loin : |
Cette session de l’été 2014 a réuni trente-trois participantes (sensiblement le même groupe que lors des deux sessions précédentes) originaires de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo, du Congo, d’Éthiopie, de Madagascar, du Sénégal, du Cameroun, de Suisse... et représentant sept Églises de la Cevaa. Elle s’est tenue sous la facilitation de Samuel Désiré Johnson, Secrétaire exécutif du pôle Animations de la Cevaa, Annelise Maire, membre de la coordination Animations de la Cevaa, Fidèle Fifamè Houssou Gandonou, pasteur de l’Église Protestante Méthodiste du Bénin et de Francesca Cozzi, pasteur de l’Église Méthodiste d’Italie.
Les participantes au séminaire AEBA de Porto-Novo, au bout de cette deuxième session, ont pu mesurer leur évolution personnelle. Elles ont souligné les bénéfices qu’elles avaient retiré de cette formation, soit en ouvrant leur horizon (à travers, par exemple, la découverte que l’animation théologique est l’affaire de tous, ou l’étude de l’évolution du rôle de la femme dans la Bible), soit en leur faisant découvrir des techniques utiles (techniques d’animation de groupes, ou pour travailler un texte biblique...). Et elles ont estimé qu’elles pourraient mettre en pratique ce qu’elles ont appris lors de ces séminaires :
- dans le cadre familial (plusieurs ont déclaré qu’elles comptaient commencer par la cellule familiale) ;
- dans l’Église (dans l’école du dimanche, les groupes de jeunes, les groupes de femmes, les groupes mixtes lors des Etudes bibliques etc.) afin d’aider ou contribuer à sa croissance ;
- dans la société (dans leur lieu de service ou encore dans leur profession, pour la recherche, pour défendre les droits et l’évolution des femmes).
Samuel Désiré Johnson, dans son mot de clôture, a souligné que si cette session a aidé les participantes à comprendre que Dieu a créé l’homme et la femme égaux, il faut désormais qu’elles se battent pour retrouver leur statut primitif. Il a donc exhorté les séminaristes à mettre en pratique les enseignements reçus et surtout à les partager avec tous et toutes, une fois rentrées dans leur communauté. Il a rappelé que la dernière session est prévue l’année prochaine.