Rencontre avec le Secaar
De gauche à droite : Simplice Agbavon, Roger Zürcher, Roger Agbakli lors de la rencontre avec la Cevaa © Cevaa
Entre le Secaar et la Cevaa existent des relations établies de longue date. Aujourd'hui encore, la Cevaa encourage ses Églises membres à faire appel aux compétences du Secaar, notamment dans le cadre de formations. Cette organisation atypique, qui vise à promouvoir un développement holistique (c'est-à-dire qui intègre toutes les dimensions de l'être humain, sur les plans à la fois spirituel, social et matériel), regroupe actuellement 19 Églises et organisations chrétiennes d'Afrique et d'Europe. Son secrétariat étant basé à Lomé, le Conseil exécutif de la Cevaa, qui se déroule du 21 au 27 octobre 2019 au Togo, a donné l'occasion d'une rencontre avec ses principaux responsables : Roger Agbakli, président du réseau depuis mars dernier, Simplice Agbavon, Secrétaire exécutif, et Roger Zürcher, vice-président du réseau et chargé de son suivi au sein de DM-échange et mission.
La vision du Secaar, ou Service chrétien d'appui à l'animation rurale, va bien au-delà de la simple notion de «développement durable». À une époque où le développement est souvent vu à travers des indicateurs chiffrés qui tendent à occulter la dimension humaine, le respect des droits fondamentaux ou l'impact environnemental, la grande originalité de ce réseau, qui revendique son implantation dans un milieu chrétien, est de concilier ces diverses dimensions qui semblent s'opposer, en les appuyant sur un solide soubassement spirituel.
Trois décennies d'engagement
Pour aller plus loin : |
Le Secaar se veut donc un réseau engagé : pour le droit à la terre, le droit des femmes, pour aider les communautés à faire face aux changements climatiques... Ses actions se déploient selon cinq axes de travail : le développement intégral (considérer l'être humain comme une créature avec des besoins matériels mais également relationnels et spirituels), l'agroécologie (maintenir les équilibres des écosystèmes), le climat et l'environnement (système alimentaire mondial plus juste, avec respect de l’environnement), les droits humains (promotion de la dignité humaine et accès équitable aux ressources), et la gestion de projet (accompagnement et/ou suivi).
Une conception que le Secaar défend depuis une trentaine d'années : il a été fondé en 1988 au Bénin, avant d'être officiellement constitué en association internationale en 1994 à Yaoundé, au Cameroun. Il est aujourd'hui présent dans une douzaine de pays, et si son siège se trouve à Lausanne, en Suisse, son secrétariat exécutif est à Lomé, au Togo, illustrant sa volonté de favoriser les échanges de savoirs sud-sud aussi bien que sud-nord.
Le bureau du Secaar renouvelé en mars 2019 © Secaar
En mars 2019, la réunion de son Conseil d'Orientation et de Suivi (équivalent d'une Assemblée Générale, il se retrouve tous les deux ans) a permis de revenir sur trois décennies d'engagement pour le développement holistique. Cette commémoration des trente ans du Secaar a aussi donné l'occasion de revenir sur la «capitalisation d'expériences», un processus permettant de valoriser tous les acquis et enseignements des diverses actions entreprises par le Secaar, de manière à pouvoir en partager les fruits : ce qui se fait déjà à travers des fiches disponibles sur le site de l'organisation, des vidéos, des témoignages, mais pourrait prendre aussi dans le futur la forme de sessions de formation, comme Simplice Agbavon, secrétaire exécutif du Secaar, en exprime l'espoir.
Retrouvez ci-dessous quelques témoignages en vidéo illustrant la diversité des actions et des partenariats du Secaar :