Méditer, partager, échanger — Communauté d'Églises en mission

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Cevaa - Communauté d'églises en mission

Méditer, partager, échanger

Au-delà des réunions plénières et des travaux de groupes, une Assemblée Générale de la Cevaa est aussi scandée par les méditations matinales partagées au sein des «groupes de maison», par les temps de prière du soir : autant de moments qui représentent des occasions privilégiées de réflexion sur le thème de l'AG 2018, «Le chrétien et l'intolérance religieuse».

Temps de méditation matinale à l'AG de Douala, octobre 2018 © Cevaa

 

«... cet homme s'en alla, et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. C'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat...»

Les participants se sont regroupés en divers points de la salle de conférence, ou dans des salles voisines. Tous les délégués des Églises représentées à l'Assemblée Générale de la Cevaa ont rejoint leur «groupe de maison». Assis en cercle, ils écoutent la lecture du texte biblique. C'est le temps de la méditation matinale. En ce matin du 17 octobre, le texte proposé est extrait de l'évangile de Jean, chapitre 5.

«L'intolérance n'existe pas seulement dans les autres religions»

Pour aller plus loin :

Chaque journée de l'AG de la Cevaa, qui se déroule du 14 au 23 octobre à Douala, débute ainsi par un temps d'échanges autour d'un texte sélectionné en fonction du thème choisi pour cette année 2018 : «Le chrétien et l'intolérance religieuse». Des listes de questions sont distribuées pour guider les réflexions des groupes. On évoque l'intolérance qui peut se manifester au sein des Églises, les crispations qui peuvent apparaître autour de conceptions théologiques ou de pratiques liturgiques différentes, les manières d'y répondre... «On doit reconnaître que l'intolérance n'existe pas seulement dans les autres religions, souligne un participant. Nos Églises ne sont pas à l'abri. On doit parfois apprendre à travailler ensemble malgré de fortes différences...» Et de citer des exemples vécus de tensions. Poids de la culture, poids de la tradition ou des habitudes, luttes de pouvoir, les raisons peuvent être multiples.

La veille, le texte choisi était extrait du chapitre 32 d'Exode. Il se plaçait juste après l'épisode du veau d'or. Il posait de manière crue la question de la violence au nom de Dieu. «Moïse se plaça à la porte du camp (...) Il leur dit: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Que chacun de vous mette son épée au côté; traversez et parcourez le camp d'une porte à l'autre, et que chacun tue son frère, son parent.» Comment se positionner face à un tel texte ? Le christianisme n'est-il pas une religion de paix ? On évoque le contexte de l'Ancien Testament, mais rapidement apparaissent dans les échanges des exemples très actuels de violences à connotation religieuse. Une déléguée camerounaise parle des massacres perpétrés par Boko Haram : «Ils disent qu'au nom de Dieu, ils doivent exterminer ; ils vont jusque dans les mosquées...» 

«Notre liberté, nous ne pouvons la vivre qu'en communion avec les autres»

Un des "groupes de maison" à l'AG de Douala © Cevaa

Et les Églises, se saisissent-elles, en tant que communautés, de cette problématique de la violence exercée au nom de Dieu ? «Nous en avons parlé chez nous, reprend la déléguée camerounaise, à propos de la situation dans l'Extrême Nord du pays». C'est là que sévit Boko Haram. «Chez nous, ajoute un participant italien, on a réfléchi sur l'usage de la parole, qui peut diviser ou unir...»

Facteurs de tensions entre religions, de divisions au sein des Églises : le thème a été repris, à l'issue des travaux du lundi, par le groupe chargé de préparer la prière du soir, avec une lecture d'un extrait de Galates 5 : les versets 13 à 15. Devant toute l'assistance réunie dans la salle de conférence, un membre du groupe souligne : «Souvent, jusque dans les Églises, nous nous mordons et nous dévorons les uns les autres. Pourtant, nous ne sommes pas des entités autonomes ; notre liberté, nous ne pouvons la vivre qu'en communion les uns avec les autres.»
 

Franck Lefebvre-Billiez

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