La Cevaa en communion avec le Mozambique frappé par le cyclone Kenneth
Vue satellite du cyclone Kenneth touchant le nord du Mozambique © NASA Earth Observatory image by Joshua Stevens, using MODIS data from NASA EOSDIS/LANCE and GIBS/Worldview. Caption by Mike Carlowicz.
La Cevaa se tient par la pensée et par la prière auprès du peuple du Mozambique, frappé en six semaines par deux cyclones d'une intensité hors norme. Le premier a touché la région de Beira ; le second, le nord du pays, tout particulièrement la région du Cabo Delgado.
La tempête Idai, le 14 mars 2019, accompagnée de rafales de vents de 280 km/h et suivie de pluies exceptionnelles, avait déjà été qualifiée de «pire crise humanitaire dans l'histoire récente du Mozambique» par la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Outre les nombreux morts, peut-être plus d'un millier, elle avait provoqué des dégâts colossaux, les quartiers périphériques de Beira ayant été détruits à 90%. Le soir du 25 avril, c'est le cyclone tropical Kenneth qui, à son tour, a atteint le Mozambique, entre les districts de Macomia et Mocimboa da Praia. Avec des rafales de vent pouvant atteindre 220 km/h, il était, lui aussi, l'un des plus puissants cyclones à avoir jamais frappé le continent africain. Si Kenneth a fait moins de morts qu'Idai (les derniers bilans font état de quelques dizaines de victimes), c'est uniquement dû au fait que la province du Cabo Delgado est nettement moins peuplée que celle de Beira. Mais les dégâts y ont été tout aussi impressionnants, et les difficultés des secours et des équipes d'aide humanitaire pour atteindre les zones sinistrées, coupées du monde par les eaux, ont été tout aussi grandes.
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Selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, citant des sources gouvernementales, au soir du 6 mai 2019, le nombre de personnes touchées par le cyclone Kenneth était passé à près de 250 000, dont 217 122 à Cabo Delgado et 32 862 à Nampula. Depuis le passage du cyclone Kenneth le 25 avril, une aide alimentaire a été fournie à plus de 37 400 personnes. L'accessibilité par la route reste compromise en raison de la destruction des infrastructures. Et des actions de prévention ont été entreprises face au risque d'épidémie de choléra.
L'IPM engagée auprès de la population face aux perturbations du climat
Une telle succession de tempêtes, inédite en Afrique, est révélatrice des changements que subit le climat de cette région du monde ; des changements face auxquels l'IPM (Igreja Presbiteriana de Moçambique) est engagée de longue date. Cette Église membre de la Cevaa, qui compte 55 pasteurs pour 70 paroisses (soit quelque 200 000 membres), a particulièrement à cœur d'affirmer son action sociale au sein d'un pays marqué par la pauvreté, et joue un rôle d'éducation et de formation auprès des populations de plus en plus souvent confrontées aux perturbations du climat.
Le Mozambique est en effet très vulnérable aux conditions climatiques extrêmes : deux personnes sur trois vivant dans les zones côtières sont exposées aux cyclones, aux tempêtes et aux crues. Bien que les régions du sud et du centre soient sujettes à la sécheresse, des inondations se produisent fréquemment le long des principaux bassins hydrographiques et dans des agglomérations urbaines mal drainées.
En janvier 2018 déjà, une dépression tropicale avait ainsi frappé la province de Nampula, dans le nord du pays, touchant plus de 80 000 personnes et faisant 34 morts, selon l'Institut de gestion des catastrophes du Mozambique (INGC). Au cours des années précédentes, le pays avait connu deux ans consécutifs de sécheresse suite au phénomène El Niño, qui avaient provoqué une grave crise alimentaire. Selon l'UNICEF, la sécheresse avait touché 2,1 millions de personnes, principalement dans les provinces du sud et du centre du Mozambique.