La carte des envoyés 2019
Ils sont six, en cette année 2019, à avoir laissé leurs habitudes et quitté le contexte de leur pays et de leur Église, pour aller à la rencontre d'autres manières de vivre et d'autres manières d'exprimer la foi au sein de la Communauté. Six envoyés de long terme, immergés pour deux ans ou plus dans un contexte très différent du leur pour en comprendre les enjeux, les défis, et pour apporter leur propre regard ; ou alors, pour aller à la rencontre d'une ou de plusieurs communautés, avoir un rôle d'aumônier ; ou encore pour enseigner... La Cevaa, riche de ses 35 Églises implantées dans 24 pays, présente aujourd'hui un ensemble d'une richesse incomparable en termes de diversité de cultures et de communautés ecclésiales, tout en s'appuyant sur une histoire commune. Dans cet ensemble, les envois de personnes représente le «deuxième cœur» de la Cevaa - le premier étant l'animation théologique.
«Un trésor immense qui doit profiter à toute la communauté Cevaa»
Pour aller plus loin : |
Sur ces six envoyés de long terme, certains sont allés du Sud vers le Nord, comme Espoir Adadzi, arrivé à Genève en décembre 2017 : il est envoyé de la Cevaa pour deux ans auprès de l'Église Protestante de Genève et travaille également, avec l'aide de DM-échange et mission, auprès des autres Églises francophones de Suisse. Ou comme Dominic Danso ou Moussa Marone, venus le premier du Ghana, le second du Sénégal, et qui travaillent aujourd'hui avec l'Église vaudoise d'Italie. D'autres sont représentatifs des échanges Sud-Sud, comme Patrice Nsouami, membre de l'Église Évangélique du Congo, actuellement présent à Yaoundé, au Cameroun, où il enseigne l'Éthique à la Faculté de Théologie Protestante des Sciences Religieuses de l’UPAC (Université Protestante d'Afrique Centrale). Tovo Ramanantsoa, issu de la FJKM, à Madagascar, joue pour sa part un rôle d'aumônier auprès de la communauté malgache de l'Île Maurice, représentant environ 3000 personnes, et constituée pour bonne part de travailleurs venus chercher une vie meilleure et qui connaissent des conditions souvent difficiles. C'est un ministère complémentaire de celui des autres responsables religieux malgaches présents auprès des 3000 immigrés venus de Madagascar. Olivier Delachaux, enfin, a quitté l'Europe et le contexte de l'Église Protestante Unie de France, pour aller jusqu'à la région Pacifique, et y être accueilli par l'EPKNC (Église Protestante de Kanaky - Nouvelle-Calédonie). Il enseigne l'Anciern Testament au centre de formation pastorale et théologique de Béthanie.
Ces envoyés, outre les échanges plus ponctuels et de plus courte durée comme peuvent l'être les camps de jeunes, sont autant de sources d'enrichissement pour les Églises qui les accueillent... comme pour les Églises d'envoi où ils reviendront avec une vision renouvelée. Ils vivent aussi des expériences dont ils sortent nécessairement transformés. Lettres vivantes d'Église à Église, ils permettent de transformer les discours, les actions institutionnelles, en réalités concrètes, vécues et partagées entre membres de la Communauté.
Un ancien envoyé, Alain Monnard, parti pour quatre ans dans le cadre d'un partenariat entre le DM-échange et mission et l'Église presbytérienne de Maurice, témoignait ainsi en 2013 : «Ces occasions de rencontres et de partage de l’Évangile sont des privilèges très précieux à soigner à tout prix.» Un autre, Rija Rabemananjara, s'exprimait en ces termes : «Je dirai que les missions ne sont pas seulement un partage de ressources humaines et techniques. Il y a aussi un trésor immense qui doit profiter à toute la communauté Cevaa : les rencontres entre les différentes cultures». Partir, revenir ; se rencontrer, se retrouver... Et en être enrichi.