«Faire des choix de vie communs»
La photo de famille du Conseil de Lomé, octobre 2019 © Cevaa
Cinq colliers de coquillages reliés entre eux, formant un même ensemble : c'est le cadeau, venu tout droit de Tahiti, qui a été offert au cours de la matinée du jeudi 24 octobre 2019 par le vice-président de la Cevaa, Stanley Tetuahiti, au Dr Mathilde Guidimti Andet, chargée de mission santé de la Cevaa. Une forme de reconnaissance symbolique pour tout le travail accompli dans le cadre du projet Solidarité Santé, dans lequel elle a fait preuve d'une très grande implication pour permettre une mise en réseau de structures confessionnelles de santé présentes dans huit pays... «Ces cinq colliers, a souligné le vice-président de la Cevaa, sont à l'image de la Communauté» : distincts mais réunis, comme les 35 Églises de la Cevaa.
Cette thématique de l'unité dans la diversité s'est retrouvée de nouveau illustrée avec l'intervention du pasteur Basile Zouma, qui, depuis l'été 2019, est le nouveau Secrétaire Général du Défap. Présent à Lomé comme invité de la réunion du Conseil exécutif de la Cevaa, il a tenu à la fois à donner des nouvelles de la vie de l'institution qu'il dirige, et à évoquer sa vision des relations Cevaa-Défap. Une vision qu'il a voulu d'abord replacer dans un contexte : celui de son histoire personnelle, qui influe sur ses choix et ses conceptions ; et celui de l'histoire commune de la Cevaa et du Défap.
«La technicité sert l'annonce de la bonne nouvelle»
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Burkinabè par ses grands-parents, mais né en Côte d'Ivoire, ayant grandi dans une famille où se trouvaient des musulmans et des catholiques, lui-même étant protestant, Basile Zouma a évoqué cette «forme d'œcuménisme familial qui me poursuit aujourd'hui, puisque je suis très engagé dans les relations interreligieuses». Il a rencontré la Cevaa avant de rencontrer le Défap - et c'est d'ailleurs à travers la Cevaa qu'il a eu ses premiers aperçus du Service Protestant de Mission. «J'ai ainsi découvert une communauté, la Cevaa, et un service, le Défap». Deux institutions ayant chacune ses spécificités et son identité, mais engagées toutes deux dans la même mission. «Elles sont nées toutes deux en 1971, comme deux branches d'une même volonté missionnaire. Toutes deux auront bientôt 50 ans.»
Cette double naissance et cette histoire commune ont d'ailleurs été soulignées tout récemment lors d'un colloque organisé au Défap, le 11 octobre : «le mot qui est revenu à cette occasion, a souligné Basile Zouma, c'est celui de gémellité. La Cevaa et le Défap comme deux faces d'une même pièce...» Même si, a-t-il reconnu, «être de la même famille n'est pas une garantie de paix. Pour cela, il faut un effort commun, il faut faire des choix de vie communs, et faire parfois des compromis pour rester ensemble sur le même chemin.» Entre ces deux institutions que sont la Cevaa et le Défap, ont pu exister des incompréhensions. «Les institutions, a encore souligné Basile Zouma, sont vitales, fondamentales ; lors du colloque du Défap, quelqu'un a évoqué l'image de vases. Mais ces vases ne sont rien s'ils ne contiennent pas un liquide précieux : celui de la bonne nouvelle de l'Évangile pour les hommes.»
La double image de la Cevaa comme communauté et du Défap comme service implique déjà des axes de collaboration et une manière d'avancer ensemble. «Avec la Cevaa, a résumé Basile Zouma, ce n'est plus le nord vers le sud ou le sud vers le nord, c'est le sud et le nord ensemble ; mais le Défap reste utile, car dans une communauté, on a besoin d'outils, d'expertises. La technicité sert aussi l'annonce de la bonne nouvelle.» Pour lui, entre les deux institutions, «notre partenariat est plus qu'un partenariat». Citant l'expression «d'utopie mobilisatrice», avancée par Frédéric Rognon lors du colloque du Défap, Basile Zouma a insisté : «Il faut qu'on garde cette utopie-là. Ce n'est pas être naïfs, habités d'illusions : c'est se donner une perspective.»
Franck Lefebvre-Billiez
Retrouvez ci-dessous un résumé en images des premiers jours du Conseil de Lomé :