En chemin vers Pâques : prière pour les envoyés — Communauté d'Églises en mission

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En chemin vers Pâques : prière pour les envoyés

Pour le cinquième dimanche de Carême, ce 22 mars, la Cevaa vous propose cette prière pour les envoyés - lettres vivantes d'Église à Église, liens entre membres d'une même Communauté par-delà les frontières.

Téléchargez ici la carte des envoyés

 

Rija Rabemananjara, envoyé de la Cevaa au Bénin © DR

Psaume 24
Marc 11 /1-11

Chaque année, avec la même ambiguïté, l’Église fête les rameaux. Et s’il y a ambiguïté dans nos fêtes, c’est parce qu’il existe déjà une ambiguïté dans le texte biblique. Si nous ne savons pas bien s’il convient de se réjouir avec la foule en liesse ou de se mettre en colère avec Jésus comme le relate la suite du texte (ou de pleurer avec lui comme le raconte Matthieu), c’est parce que l’épisode biblique comprend ces deux aspects et que nous ne pouvons éliminer ni l’un ni l’autre sous prétexte de simplification.

Que les gens se trompent sur Jésus en acclamant un Messie tout autre que celui qui était assis là sur son âne, c’est indéniable. Que ce peuple ait supporté ce Messie tant qu’il l’a mal compris, c’est une évidence. Que le vendredi saint soit la suite logique des rameaux, c’est aussi incontestable. Mais que cet immense malentendu ait rendu impossible toute communion entre Jésus et le peuple n’est pas pour autant certain. On ne peut pas imaginer que Jésus ait fait semblant le jour des rameaux. Il ne pouvait pas ne pas être pris dans le mouvement.

Il est vrai que la foule attendait de lui une autre libération que celle qu’il venait lui apporter. Mais pour Jésus cela n’était pas forcément un obstacle à une certaine communion avec le peuple. Même s’il n’y avait pas d’accord, dans les idées entre Jésus et la foule, nous ne pouvons pas en déduire qu’il y avait entre eux une barrière infranchissable. Si Jésus ne communiait qu’avec des gens aux idées et aux espérances claires et pures, en quoi serait-il Sauveur ? On ne peut donc pas exclure le fait que Jésus se soit laissé envahir par l’allégresse populaire, même en sachant que les « hosanna ! » allaient se transformer en « crucifie ! ».

La ville accueillait Jésus en aveugle, elle l’accueillait en sourd comme tant d’aveugles et de sourds que Jésus avait guéris. Elle l’accueillait comme l’avaient fait les disciples en leur temps, sans rien comprendre. Elle l’accueillait comme nous l’avons tous accueilli un jour, en nous trompant, au moins en partie sur lui. Mais derrière toutes ces cécités, toutes ces surdités demeure une espérance tournée vers lui, même si elle ne sait pas pourquoi, même si elle se trompe sur lui. Jésus a toujours communié avec son peuple dans ses souffrances et ses joies non seulement malgré ses erreurs, mais surtout à ce qui dans ses erreurs mêmes, demeure le signe d’une attente authentique tournée vers Dieu.

Prière

 

Culte d’installation du pasteur Dushimimana, envoyé de la Cevaa au Maroc © Cevaa

 

 

Seigneur, bien souvent c’est avec notre force que nous voulons imposer l’amour.
Alors que tu es le seul qui nous donne d’aimer.

C’est avec notre force que nous voulons imposer la joie.
Alors que tu es le seul qui nous donne la joie.

C’est avec notre force que nous voulons imposer la paix.
Alors que tu es le seul qui nous donne la paix.

C’est avec notre force que nous voulons imposer l’espoir.
Alors que tu es le seul qui nous donne l’espoir.

C’est avec notre force que nous voulons imposer l’honneur.
Alors que tu es le seul qui puisse rendre l’honneur.

 

D’après un texte de l’Église évangélique du Cameroun

 

Les envoyés de la Cevaa : des liens tissés entre plus d’une dizaine de pays

Le pasteur Alain Monnard, ancien envoyé à l’île Maurice, lors d’un culte. Il est aujourd’hui à Crêt Bérard, en Suisse © Axel Derricks

Vouloir un sauveur à notre image, répondant à nos attentes, voilà l’une des tentations les plus difficiles à éviter. Qu’il soit radicalement autre et nous porte un message que notre vie, notre histoire, notre contexte culturel ne nous permettent pas d’entendre, voilà le grand défi. Il faut pourtant bien l’entendre, cette parole qui nous fait voir un nouvel horizon, qui nous convie à l’universel.

Tous, et en tous lieux, nous pouvons encore aujourd’hui avoir besoin d’une parole, d’un regard qui nous sortent de nos préoccupations ordinaires. D’un rappel à l’universel. Communautés vivantes, les Églises se nourrissent d’échanges au sein d’une communauté plus large. Les envoyés jouent là un rôle crucial. Témoins, lettres vivantes d’Église à Église, ils apportent leur regard, leur travail, leur communion fraternelle – eux-mêmes enrichis et transformés de toutes les différences qu’ils rencontrent.

Au sein de la Cevaa, les ressources humaines sont une richesse. Pour accomplir leur mission, les Églises développent un programme d’envoi d’hommes et de femmes au-delà de leurs frontières pour vivre et témoigner l’Évangile. C’est la mission de partout vers partout. C’est la mission par la rencontre de l’autre, par le partage des expériences, par l’interpellation mutuelle. Ainsi que l’a rappelé l’Assemblée générale de la Cevaa de Torre Pellice, en octobre 2012, les envoyés « donnent un visage à la mission. Ils représentent l’altérité nécessaire qui évite à une Église de se replier sur elle-même ».

Qu’ils soient originaires du Ghana et aillent en Italie, qu’ils viennent de Suisse pour aller au Cameroun, les envoyés de la Cevaa représentent autant de liens qui se sont tissés entre Églises et par-delà les frontières. Actuellement, les envoyés mettent en relation plus d’une dizaine de pays au sein de la Cevaa. À ces envois longs s’ajoutent les échanges de courte durée, qui permettent aussi d’entretenir des relations entre Églises de la Communauté.

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