En chemin vers Pâques : prière pour la Centrafrique
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Des enfants dans une école de Bangui accueillant des déplacés © Claire Bernole pour Défap et Cevaa |
Pour le premier dimanche de Carême, ce 22 février 2015, les deux textes suivants sont issus de Notre pain quotidien (Olivétan - Société luthérienne) et des lectures UEPAL du jour (Matthieu 4:1) :
«Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable.» (1 Jean 3:8b)
«Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable.» (Matthieu 4:1)
Le sens profond de la mission de Jésus est combattre le mal sous toutes ses formes, et d’en triompher de manière définitive par sa mort et par sa résurrection. Dans l’Évangile de Matthieu, le voici à l’orée de son ministère public : juste après le récit de son baptême par Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain, il est « emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. » Présentées en trois scènes symétriques, ces tentations sont de trois ordres : la tentation des biens matériels, la tentation du pouvoir à travers les idoles, la tentation du pouvoir à travers la puissance spirituelle.
La première, symbolisée par le pain, c’est celle d’Ève prenant le fruit défendu (Genèse 3,6), du peuple sauvé d’Égypte et mené dans le désert, qui veut stocker la manne (Exode 16,19-20) : la tentation bien humaine de la captation («la convoitise de la chair» dans 1 Jean 2,16). La deuxième, c’est un marché de dupes que propose «le Prince de ce monde» (Jean 12,31 ; 14,30 ; 16,11) : le révérer comme un dieu, c’est-à-dire se compromettre avec le mal, pour exercer la royauté universelle... une royauté purement matérielle, fragile et passagère. Cette deuxième tentation, celle des royaumes, consiste à renier Dieu pour suivre des idoles assurant la puissance. La troisième est de faire un miracle pour se faire reconnaître ; elle trouve un écho lors de la crucifixion : « Qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ de Dieu, l’Élu ! » (Luc 23,35). Mais Jésus refuse cette puissance spirituelle, comme il a refusé le pouvoir politique, refusant de répondre aux rêves d’un messianisme royal et triomphant qu’entretenait une bonne part du peuple juif. Un bon panorama de quelques grandes tentations humaines... Jésus n’en a pas été épargné, mais il en est sorti vainqueur.
Les corollaires de ces tentations sont la violence ou la contrainte. L’être humain coupé de Dieu se coupe aussi de ses semblables, par l’appropriation des biens matériels, par un pouvoir revendiqué sur autrui, par une vision du monde imposée aux autres, auxquels est dénié le libre arbitre. Tentations très modernes : elles peuvent s’exercer aujourd’hui dans les domaines de l’économique, du politique, du religieux. Elles peuvent se combiner jusqu’à créer dans certaines régions du monde des crises en apparence inextricables. Comment, à notre échelle, en être victorieux ?
Prière :
Bernard Croissant (à droite) à l’école du dimanche de l’EPCRC, en décembre 2014 © DR |
Seigneur notre Dieu,
tu as permis que ton Fils
soit soumis à la tentation.
Il en est sorti vainqueur.
Accorde-nous de progresser
dans la connaissance de Jésus Christ :
que sa vie et son combat
soient la force qui soutienne
toute notre existence
pour que nous marchions
résolument vers sa lumière,
lui qui vit et qui règne avec toi,
Père, et le Saint-Esprit, un seul Dieu
pour les siècles des siècles.
Amen.
Notre pain quotidien, édition 2015,
Olivétan - Société luthérienne
Centrafrique : soutien matériel, psychologique et spirituel
Ferdinand Bombayaké et Brigitte Oundagnon, de l'EPCRC © Cevaa |
Dans une situation où l’État a démissionné, où la corruption est devenue la norme, où la religion a été trop longtemps instrumentalisée, où les violences issues de longues années de tensions entre groupes sociaux, ethniques et politiques ont été trop facilement assimilées à des affrontements interconfessionnels, la Centrafrique ne peut se reconstruire sans une double catharsis : une libération de la parole sur les violences, et le rétablissement d’un dialogue interconfessionnel. C’est ce à quoi travaillent le Défap et la Cevaa auprès de l’Église protestante Christ-Roi de Centrafrique. Les besoins d’accompagnement sont grands, sur les plans tant spirituel que psychologique.
Durant les pires moments de violence, les membres de l’Église protestante Christ-Roi trouvaient un réconfort dans le soutien et les prières de leurs Églises sœurs. À présent que le retour au calme rend une intervention sur place possible, une aide directe est nécessaire. C’est le sens du programme de soutien dans lequel se sont associés la Cevaa, le Défap et la CETA, et qui a permis la venue, il y a quelques semaines, du pasteur Bernard Croissant, envoyé par le Défap. Cette visite, outre le lancement des premières actions d’accompagnement, avait notamment pour but d’évaluer les besoins et les moyens d’y faire face. Après cette première phase de diagnostic, le programme d’aide devrait s’engager sur trois axes principaux : accompagnement pastoral, mise en place d’une cellule d’écoute psychologique, formation biblique pour les femmes.