Congo Brazzaville : un cri d'alerte face aux expulsions — Communauté d'Églises en mission

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Congo Brazzaville : un cri d'alerte face aux expulsions

La Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la Torture s'alarme des traitements infligés aux ressortissants étrangers, en provenance de République démocratique du Congo (RDC), en situation irrégulière au Congo Brazzaville, lors de leurs expulsions et reconduites à la frontière. La FIACAT et l’ACAT Congo relèvent de nombreux cas d’arrestations arbitraires, de violences physiques et psychologiques, de confiscations ou de destructions de documents, de vols, pillages et destructions des biens, et souhaite attirer l’attention de la communauté internationale.

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Le point sur le Congo Brazzaville

Logo de la Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la Torture © FIACAT

En vue de réduire le banditisme et de sécuriser la population, la police congolaise a mené en avril 2014 l’opération « Mbata ya bakolo » visant la reconduite aux frontières des étrangers en situation irrégulière. Cette opération a eu des conséquences graves sur les migrants et ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) arrivés à Brazzaville munis de laissez-passer temporaires ou ayant franchi illégalement les frontières pour s’installer.

La FIACAT et l’ACAT Congo relèvent ainsi de nombreux cas d’arrestations arbitraires, de violences physiques et psychologiques, de confiscations ou de destructions de documents, de vols, pillages et destructions des biens, infligés aux ressortissants de RDC.

Un quartier transformé en zone de transit de fait

Pour aller plus loin :
- Le site de la FIACAT
- Le site de l'ACAT Congo
- FIACAT et ACAT Congo : rapport alternatif lors de la 17ème session de l'Examen Périodique Universel (Conseil des Droits de l’Homme), octobre-novembre 2013
- Déclaration orale de l'ACAT Congo en pré-session de l'Examen Périodique Universel (Conseil des Droits de l’Homme), octobre-novembre 2013

En outre, ce déferlement de ressortissants en provenance de la République démocratique du Congo et l’insuffisance des moyens de transport entre les deux villes ont transformé le quartier « Beach de Brazzaville » en véritable zone de transit de fait, dépourvue de toutes structures sanitaires adéquates. Il s’agit désormais d’une zone de rétention, ou des traitements cruels, inhumains et dégradants sont régulièrement pratiqués : l’usage de la chicotte et du racket lors des interpellations par la police congolaise sont récurrents.

L’ACAT Congo dénonce également l’instrumentalisation des témoignages des victimes par certains journalistes de RDC qui n’hésitent pas à projeter des images du conflit en République centrafricaine pour les rattacher aux violences faites à leurs concitoyens. Cette instrumentalisation ne contribue pas à l’apaisement de la situation dramatique qui se déroule sur les deux rives et risquent de créer un doute au sein de l’opinion des deux pays sur les violations commises. LA FIACAT et l’ACAT Congo, devant cette situation qui ne fait que détériorer la dignité humaine et la paix entre les deux nations, recommandent au Gouvernement de la République du Congo de :

  • Mettre fin au racket et aux arrestations arbitraires dont font l’objet les ressortissant de RDC, quel que soit leur statut à Brazzaville et de poursuivre les auteurs de tels actes ;
  • Veiller à ce que dans le centre de rétention les mesures d’hygiène soient respectées et la sécurité des migrants assurée ;
  • Mettre en place des équipes d’enquête indépendantes mixtes avec des représentants du Gouvernement des deux pays, de la société civile et des institutions internationales pour enquêter sur les présumés allégations de violations des droits de l’homme, et diligenter les enquêtes.
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