Centrafrique : les déplacés trouvent une place auprès des Églises
Des enfants du camp de réfugiés autour de l’Église évangélique des frères. 32 000 personnes déplacées y sont actuellement accueillies. © Claire Bernole pour Cevaa
Ce dossier est constitué en partenariat avec la revue "Signes des Temps".
Des enfants du camp de réfugiés autour de l’Église évangélique des frères. 32 000 personnes déplacées y sont actuellement accueillies. © Claire Bernole pour Cevaa |
Nombreuses sont les Églises de Bangui qui, d’après les témoignages recueillis, ont organisé sur leur terrain – parfois même dans leur lieu de culte – l’accueil de personnes déplacées. Des familles entières qui ne viennent pas de loin mais de quartiers où règne une telle insécurité (principalement le PK12 et le PK5) qu’elles ne peuvent pas rentrer chez elles.
Ainsi, l’Église évangélique luthérienne de RCA héberge en ce moment 108 personnes mais en a accueilli jusqu’à 1000 au plus fort de la crise, en décembre 2013 (lire : Centrafrique : « Si nous en sommes là, c’est parce que nos aînés ont échoué »). La Fédération des Églises adventistes en RCA compte, quant à elle, exactement 537 personnes campant autour de ses bâtiments.
177.000 déplaces à Bangui, pour un million habitants
En poursuivant leur visite aux Églises de Bangui, les membres de la délégation Cevaa- Défap-Ceta ont également rencontré le pasteur David Bendima, de l’Église évangélique des Frères. Ici, nul besoin d’aller loin pour constater les besoins et les souffrances de la population : 32.000 personnes déplacées vivent dans des installations sommaires, avec des commodités qui le sont au moins tout autant. Rien de comparable aux 50.000 personnes qu’a comptées le site. Rien de comparable non plus au véritable bidonville qui jouxte l’aéroport de la capitale : 70.000 personnes, contre 120.000 au début, d’après nos informations les plus récentes. Bangui, qui compte un peu plus d’un million habitants, dénombre en tout 177.000 personnes déplacées (estimation au 20 mars 2014).
Derrière le commerce qui reprend dans certaines rues de la ville se cache une situation encore largement critique. Derrière le sourire des enfants déplacés, qui courent avec enthousiasme derrière les « mounjous »(3) se cache la peur des familles. Derrière tous les moyens déployés par les différentes organisations se cache l’air suffocant des immenses tentes où entre l’eau les jours de pluie. Le retour à la sérénité dans le pays conditionne le retour de ces milliers de personnes dans leur maison.
Claire Bernole,
pour le Défap et la Cevaa, en collaboration avec Signes des Temps
(3) « Mounjou » signifie « blanc » en sango.