Conseil œcuménique des Églises : la Cevaa à l'assemblée générale de Busan
Elle réunit, pendant une dizaine de jours (jusqu’au 8 novembre), quelque 3000 laïcs et responsables ecclésiastiques venus du monde entier, dont 700 délégués des Églises-membres.
Célestin Kiki © Iteata Tevaarauhara/COE |
La Cevaa y est représentée par son secrétaire général, Célestin Kiki. A l’occasion d’un entretien publié sur le site officiel de l’assemblée générale du COE, il a évoqué ses attentes (« Que tous les chrétiens s’engagent davantage pour la libération des peuples autochtones ») et a présenté sa vision du rôle de la Cevaa.
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Le COE s’attache à promouvoir l’unité des chrétiens dans la foi, le témoignage et le service, en vue d’un monde de justice et de paix. Si ce rassemblement est « l’occasion d’un témoignage commun de tous les chrétiens afin de rendre l’Eglise visible » selon les mots de Claire Sixt-Gateuille, participante de la délégation française et responsable des relations internationales de l’EPUdF, il permet aussi d’aborder le rôle des Églises face aux grands défis du monde contemporain. Avec par exemple la situation de la Corée, toujours divisée entre la Corée du Nord, l’un des pays les plus fermés qui soient, et la Corée du Sud – deux États séparés par une frontière qui reste encore aujourd’hui une zone de tensions permanentes.
Avant même l’ouverture de l’assemblée générale de Busan, un train spécial pour « la paix et pour la réconciliation entre les deux Corées », transportant 130 représentants des Églises et de la société civile du monde entier, avait d’ailleurs entamé mi-octobre un voyage devant le mener de Berlin à Busan. Une initiative symbolique lancée par le Conseil national des Églises en Corée et le COE. Cette préoccupation en faveur des pays divisés s’est aussi invitée lors de la plénière d’ouverture, le 30 octobre, lorsqu’un jeune venu de Chypre a demandé à l’Assemblée d’agir pour la réunification de son pays, actuellement séparé entre une partie grecque, internationalement reconnue, et une partie turque, reconnue uniquement par Ankara.
Ce n’est toutefois que l’un des défis évoqués à Busan ; ainsi, toujours lors de la plénière d’ouverture, trois autres jeunes venus du Brésil, d’Afrique du Sud et des Fidji ont évoqué les préoccupations que représentent le chômage de masse, la nécessaire protection d’un environnement menacé... Le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibé, a demandé pour sa part lors de la plénière du jeudi 31 octobre l’aide des Églises pour lutter contre le Sida. Malgré les progrès enregistrés par cette agence de l’Onu notamment en Afrique, qui ont permis de diminuer drastiquement le nombre de nouvelles infections et d’améliorer l’espérance de vie des personnes atteintes, le virus se propage toujours parmi des parties défavorisées des populations, par le biais de la toxicomanie et de la prostitution. « Ces personnes marginalisée par la société ne savent pas vers qui se tourner, seules les Eglises peuvent les aider, a-t-il souligné. C’est pourquoi je sollicite l’Assemblée afin que les plus vulnérables puissent sortir du silence et avoir accès à un traitement ». Il a tracé un objectif clair : faire disparaître la transmission du virus entre la mère et l’enfant d’ici 2015.
Le secrétaire général de la Cevaa, Célestin Kiki, participe à cette assemblée générale en tant que représentant délégué, au même titre que d’autres membres de la délégation française comme François Clavairoly, président de la Fédération Protestante de France, Larry Miller, secrétaire général du Forum Chrétien Mondial et Stephen Brown, responsable du Programme GlobeTheoLib, de Globethics. Parmi les délégués d’Église, qui peuvent seuls participer au processus de décision par consensus, figurent notamment Laurent Schlumberger, président de l’Église protestante unie de France, Jean-François Collange, président de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace-Lorraine, et Christian Krieger, président de l’Eglise Protestante Réformée d’Alsace-Lorraine (EPRAL) et vice-président de l’UEPAL. Outre le site officiel, l’actualité de l’assemblée générale (avec les attentes des participants et leurs impressions de voyage) est suivie, côté français, grâce à un blog alimenté par les délégués des Églises de France.
> Voir le blog « Busan aller et retours »