ACTION APOSTOLIQUE COMMUNE (AAC) TOBAS : La Cevaa passe le relais à l'IEVRP
Cette cérémonie riche en actes symboliques a réuni les différents acteurs de l’AAC Tobas, à savoir : les Tobas, les représentants de la JUM (Conseil uni des Missions) et de l’ISEDET (Institut Supérieur Evangélique Des Etudes Théologiques), l’ancienne envoyée à l’AAC Blanca Geymonat, les membres du Comité de pilotage et les délégués au Synode.
LE CONTEXTE TOBA
Les Tobas sont un peuple qui vit majoritairement dans le Chaco Argentin, sur le Territoire de « l’Impénétrable ». Ce nom vient de sa végétation si dense et si rude.
Les effets de la colonisation ont encore des conséquences graves pour les Indiens Qoms (Tobas). Ils luttent toujours afin de récupérer leurs Terres volées par les « Criollos» (enfants nés des premiers colons espagnols). Pourtant, elles leur ont été rendues officiellement par le gouvernement au travers de la Constitution du pays le 30 novembre 1999. Mais très peu de celles-ci ont été récupérées.
D’autres droits indiens sont encore bafoués depuis l’arrivée des colons : le droit à sa propre identité, sa propre culture, ses traditions,… Car en plus de la Terre, on leur a volé leur histoire. Les Tobas ont reçu l’interdiction de parler leur langue, de danser, de chanter leur culture… Aujourd’hui encore, des pasteurs, des prêtres, soutiennent que leurs traditions sont diaboliques. Une lecture minimaliste de la Bible les pousse à se retrancher dans la soumission. Toute prise de risque est un péché mortel.
LA NAISSANCE DE L’ACTION APOSTOLIQUE COMMUNE (AAC) TOBA
Dès 1985, l’Institut Supérieur Evangélique Des Etudes de Théologie (ISEDET) fondée par des Eglises Protestantes à Buenos Aires est présente dans le Chaco Argentin.
En 1993, le pasteur Christophe Zenses - envoyé Cevaa, rencontre la JUM (Conseil Uni des Missions). La JUM accompagne le peuple aborigène dans ses luttes pour la récupération de ses Terres. Une demande de soutien est faite auprès de la Cevaa. Son rôle serait d’accompagner et d’appuyer théologiquement le travail de la JUM, par un apport biblique et une formation à la non-violence. L’Eglise Evangélique Vaudoise du Rio de la Plata (IEVRP) serait la référence de cette AAC et organiserait les liens entre la JUM et la Cevaa.
En mai 1997, une rencontre entre des représentants de la JUM, de l’ISEDET et de la Cevaa est organisée à Villa Bermejito (à 1300km de Buenos Aires), dans le Chaco. La création de l’AAC est proposée. Elle est orientée vers la formation théologique et vers l’animation biblique.
Ce projet est présenté aux délégués Tobas des Eglises : Iglesia Unida, Cuadrangular, De Dios, Biblia Abierta. Ils décident d’accepter de participer à l’AAC.
La Cevaa propose donc la structure organique des AAC telle qu’elle est organisée en son sein : un comité de pilotage, formé dans ce cas précis de délégués de la JUM, de l’IERVP, de l’ISEDET, des Eglises Tobas et de la Cevaa, accompagne la réalisation et le suivi de l’AAC. C’est une cellule décisionnaire.
En juillet 1997, la première réunion du Comité de Pilotage est organisée. Il est décidé les types de formation proposés et les objectifs.
LES OBJECTIFS DE L’AAC
- - La formation ;
- - l’appropriation d’outils (comme la Bible) pour une meilleure compréhension de la réalité ;
- - la formation de leaders pastoraux et/ou de leaders au sein de la Communauté ;
- - la valorisation de la culture, de la tradition, de l’identité et de la langue Qom ;
- - la création d’un lieu de rencontre et de dialogue entre toutes les Eglises de la Communauté Qom sans tenir compte de leur appartenance religieuse.
IMPACT DE L’AAC DANS LES COMMUNAUTES QOM
Dès 2000, les conséquences positives de l’AAC se font ressentir. Les Tobas retrouvent la possibilité de parler et de mettre en relation différentes réflexions sur leurs valeurs. La culture devient source de richesse pour la vie et le témoignage des croyants. Le message biblique apporte beaucoup à la mémoire du peuple Toba et permet de développer la recherche sur leur identité. L’utilisation de la Bible en langue Qom facilite largement le processus.
Un programme d’échange entre les deux peuples indigènes KANAK/TOBA est créé par la Cevaa. Cela se traduit, à partir de 2004, par des voyages d’échange et de festival.
La Cevaa est partie, avec les différents partenaires de ce projet, d’une situation d’exclusion avant l’AAC à une situation d’intégration après l’AAC, car plusieurs personnes formées sont devenues des responsables au sein de leurs Communautés.
Nos sincères remerciements à toute la Communauté-Cevaa mobilisée autour de cette AAC et à tous les acteurs à quelque niveau qu’ils se trouvent.