«Agir comme artisans de paix» — Communauté d'Églises en mission

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«Agir comme artisans de paix»

Comment agir en tant que chrétien face aux conflits - qu'ils soient présents au sein d'un pays, entre Églises, voire au sein d'une même Église ? «Il nous faut nous rappeler qu'en tant que chrétiens, nous devons agir comme artisans de paix, a exhorté lundi 15 octobre la présidente de la Cevaa, au premier jour de l'AG de Douala. Je vous invite donc à la prière, mais aussi à l'action».

Culte d'accueil de l'AG de Douala, octobre 2018 © Cevaa

 

Avec sa voûte lambrissée, le temple Nazareth Deïdo, de l'Union des Églises baptistes du Cameroun (UEBC), évoque la coque d'un navire, éclairée de l'intérieur par de grands lustres qui surplombent l'assistance. En cette matinée du 15 octobre, dans ce quartier de Douala, c'est un culte exceptionnel qui se déroule, en présence de nombreux invités et officiels. Y sont représentées des institutions camerounaises comme le Cepca (le Conseil des Églises protestantes du Cameroun) ou l'Upac (l'Université protestante d'Afrique centrale) ; des organisations étrangères comme la VEM ( Vereinte Evangelische Mission) ; y figurent des officiels comme le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala... On voit surtout dans l'assistance les délégués de 35 Églises venus de 24 pays différents, répartis sur quatre continents, et qui se retrouvent tous pour une dizaine de jours dans la capitale économique du Cameroun à l'occasion de la dixième Assemblée Générale de la Cevaa.

Au-delà de l'aspect institutionnel, au-delà de la gestion du fonctionnement d'une organisation internationale, de telles réunions sont des occasions de rencontres entre Églises qui partagent beaucoup plus que ne pourraient le faire supposer les contextes très différents des pays dans lesquelles elles sont implantées. Ces Assemblées Générales peuvent aussi marquer le point de départ de réflexions communes irriguant toute la communauté.

«L'intolérance, ça commence ici»

Pour aller plus loin :

En ce mois d'octobre 2018, la dixième Assemblée Générale de la Cevaa a été placée sous le thème : «Le chrétien et l'intolérance religieuse», qu'accompagne un verset tiré de Matthieu 5 : «Heureux ceux qui procurent la paix». Une préoccupation qu'illustrent et rejoignent les différentes interventions, depuis la prédication sur le thème de l'unité («La croix est l'unique lieu de réconciliation avec Dieu et avec les hommes») jusqu'au sketch interprété par un groupe de femmes, entre deux chants de chorales, sur le thème du «vivre ensemble». Prenant la parole vers la fin du culte, peu avant de répondre aux questions des journalistes présents, la présidente de la Cevaa, Henriette Mbatchou, camerounaise elle-même, souligne : «L'intolérance, ça commence ici, dans nos propres familles, dans nos propres Églises».

Cette réflexion, la présidente de la Cevaa la poursuit en début d'après-midi, alors que les délégués à l'AG ont quitté le temple Nazareth Deïdo pour se retrouver en plénière : «Le thème de notre Assemblée Générale est particulièrement d'actualité en ces temps troublés. Le pays qui nous accueille est, comme vous le savez, en proie à plusieurs conflits. Les Églises ne sont pas épargnées : certaines aussi sont en crise. Et c'est vrai encore dans d'autres pays. Il nous faut nous rappeler qu'en tant que chrétiens, nous devons agir comme artisans de paix. Je vous invite donc à la prière, mais aussi à l'action».

Henriette Mbatchou, la présidente de la Cevaa, face aux journalistes après le culte d'ouverture de l'AG de Douala - 15 octobre 2018 © Cevaa

Les travaux sur ce thème sont lancés peu après avec une intervention d'un expert reconnu dans le domaine de la résolution des conflits comportant une composante religieuse, Jean-Nicolas Bitter. Une intervention qui donne aussitôt lieu à des travaux de groupes, et à de premières remarques concernant la vie et l'action des Églises de la Cevaa. Les réflexions n'en sont qu'à leur début ; mais elles trouvent encore un écho dans la méditation qui clôture la journée, sur quelques versets extraits de l'évangile de Jean, au chapitre 15 : «Je suis la vigne et vous êtes les sarments». Ainsi que dans le chant qui l'accompagne :

«Tous unis dans l'Esprit, tous unis en Jésus 
Nous prions que bientôt ce qui divise ne soit plus
Et le monde saura que nous sommes chrétiens 
Par l'amour dont nos actes sont empreints.
»

Franck Lefebvre-Billiez

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