2021, êtes-vous prêts pour une année nouvelle ?
Ne pensez plus aux premiers événements, ne cherchez plus à comprendre ce qui est ancien !
Je fais du neuf, qui déjà bourgeonne. Ne le remarquerez-vous pas ?
Je vais tracer un chemin en plein désert et mettre des fleuves dans les endroits arides.
Esaïe 43,18-19
Un changement d’année est souvent aussi un moment de bilan. Un regard en arrière et un regard en avant. Les bons et les moins bons souvenirs remontent à la surface et avec eux, les craintes et les espoirs pour la nouvelle année. L’année que nous avons traversée a été particulière à tous points de vue. Elle nous a toutes et tous surpris-e-s, elle a soulevé des questions, elle nous a changé-e-s. Nous avons fait face à beaucoup de nouveautés. Nous avons appris de nouveaux mots et de nouveaux gestes quotidiens. Et jusqu’à aujourd’hui, chaque jour peut apporter son lot d’informations qui peuvent changer notre manière d’être ensemble. Nous apprenons à vivre au jour le jour, sans pouvoir planifier de grands projets. Ces nouveautés restrictives sont source de fatigue et de stress, et pourtant…
Au seuil d’une nouvelle année, une nouvelle page peut s’écrire. On ne pourra pas tout reprendre à zéro. Ce qui a été vécu continuera de nous marquer. Mais du neuf est encore possible, sous une autre forme, du neuf qui ressource et vivifie.
De tous temps, les humains ont dû faire face à des difficultés. Dans ce passage d’Esaïe, le peuple d’Israël, ne se trouve pas dans une situation confortable. En exil en Babylonie, il se demande quand son sort d’exilé prendra fin. Il se souvient du début de son histoire, avec la sortie d’Égypte. Mais à l’heure où s’écrit ce texte, la terre promise n’est plus entre ses mains. C’est pourquoi Dieu l’incite ici à ne plus penser à ce qui est derrière soi, mais à porter son regard vers l’avenir. Dieu promet du neuf qui ira bien plus loin que ce qui a été vécu avec l’exode. Il trace un chemin dans le désert, il promet de l’eau dans des endroits arides. Et contrairement au récit avec les Égyptiens, cette eau ne sera pas destructrice mais elle apportera la vie là où l’on ne l’attendait pas. Du neuf qui redonne de la vie et du souffle pour qu’il y ait un avenir à espérer !
Ce Dieu qui veut faire du neuf ne rejette pas ce monde qui va mal, Il ne le légitime pas non plus. Dieu aime sa création et ses créatures. Et dans ce verset d’Esaïe, il promet non seulement d’être présent mais aussi d’être acteur dans ce monde. C’est une promesse que Dieu crée du neuf encore aujourd’hui. Et pour cela, son amour devrait nous donner l’élan qu’il faut pour travailler à un monde meilleur. Comme l’écrit si bien André Gounelle dans un article sur l’espérance : « L’évangile annonce que Dieu aime et accepte le monde, les humains tels qu’ils sont, mais qu’il les aime et les accepte pour qu’ils deviennent autres, pour en faire une nouvelle création et une nouvelle créature. »
Le neuf que Dieu crée est un monde à construire, à rechercher, à espérer. Et sa promesse nous assure qu’il est déjà à l’œuvre. Saurons-nous reconnaitre ce qui bourgeonne déjà ? Sommes-nous prêts pour du neuf de la part de Dieu ?
Dans cette nouvelle année qui s’ouvre devant nous, je nous souhaite de pouvoir ouvrir les yeux pour reconnaitre ce qui bourgeonne déjà, ce qui donne de l’espérance.
D’être ouverts à la nouveauté de Dieu qui donne vie là où on ne l’attendait pas. C’est ainsi, animés par l’amour de Dieu que nous pourrons à notre tour participer à la construction de ce monde nouveau.
Emmanuelle Dobler
Extrait de la brochure de méditations et de prières Espérer - page 10 et 11
Disponible ici : https://www.paroisse-fribourg.ch/brochures/