Espoir Adadzi : un cartable et une bible
Le pasteur Espoir Adadzi dans son bureau © Espoir Adadzi/EPG |
Tisser des relations, créer des ponts : depuis le 6 décembre 2017, Espoir Adadzi, pasteur de l'EEPT (Église Évangélique Presbytérienne du Togo) est en Suisse en tant qu'envoyé de la Cevaa, pour aller à la rencontre des communautés protestantes issues de l'immigration. Elles sont aussi nombreuses que diverses, leurs membres peuvent venir d'Amérique latine, d'Inde ou d'autres régions du monde ; le défi, comme le souligne Espoir Adadzi, est de «nouer des liens entre elles en respectant leur diversité et leurs spécificités». Il travaille dans le cadre du programme TEAG (Témoigner Ensemble À Genève). S'il est accueilli principalement par l'Église Protestante de Genève, il est également amené, via DM-échange et mission, à travailler auprès de toutes les Églises de Suisse romande. Le pasteur Espoir Adadzi n'a pas de paroisse attitrée : il joue un rôle de facilitateur et travaille avec tous les groupes et paroisses.
Sur le plan professionnel strict, le ministère se précise : les premières semaines ont été plutôt une prise de marque. Il y avait pour Espoir Adadzi beaucoup de choses à connaître. Avec l'EPG, une première évaluation du travail aura lieu durant l'été. Un texte juridique sera proposé fin août pour formaliser la relation entre les communautés et les paroisses afin d'avoir un cadre de collaboration clair.
Dans les pas du missionnaire Paul Junod
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Au-delà de l'adaptation au climat, il lui faut aussi apprendre à connaître un contexte culturel et ecclésial très différent. S'il est très entouré par un «groupe de suivi», il a aussi découvert une société où les Églises sont confrontées à une baisse drastique de leurs ressources...
Ce qui soutient Espoir Adadzi dans son ministère, c'est la conviction de n'être pas en Suisse par hasard. En 2005, au Togo, alors qu'il était catéchète, il avait reçu à la fin d'un culte, des mains du pasteur de la paroisse, le sac d'un missionnaire suisse : Paul Junod, envoyé dans ce pays de 1948 à 1967. À l'intérieur, un objet symbolique et chargé d'histoire : une bible de 1930. Le sac avait été donné par la veuve de Junod à ce pasteur pour qu'il le remette à un jeune missionnaire, et pour que l'œuvre de son mari continue. Ce cadeau, Espoir Adadzi l'a depuis lors gardé précieusement, jusqu'à son arrivée en Suisse ; à sa descente d'avion, il a rencontré les membres de son «groupe de suivi» : Michel Chatelain, co-directeur de l'Église Protestante de Genève, Martine de Felice... et surtout le pasteur Marcel Christinat, chargé de le «coacher», qui fut justement collègue de Junod à son retour en Suisse. Paul Junod est aussi à l'origine du centre de La Jonction (le siège actuel de l'Église), où Espoir Adadzi a désormais son bureau…